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Crise en Ukraine: Kerry en route pour une réunion à Genève

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry le 19 juillet 2013 à Ramallah [Fadi Arouri / Pool/AFP/Archives] Le secrétaire d'Etat américain John Kerry le 19 juillet 2013 à Ramallah [Fadi Arouri / Pool/AFP/Archives]

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est envolé mercredi matin pour Genève, où il doit rencontrer jeudi ses homologues européen, ukrainien et russe pour une réunion censée dénouer la crise en Ukraine.

Ces pourparlers entre M. Kerry, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, son homologue ukrainien Andrii Dechtchitsa, et la chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE) Catherine Ashton, s'annoncent difficiles.

Moscou veut exiger une "fédéralisation" de l'Ukraine, qui menace le pays d'éclatement selon le gouvernement pro-européen de Kiev, sur fond de bras de fer tendu dans l'est du pays entre insurgés pro-russes et forces armées ukrainiennes.

Le président russe Vladimir Poutine a averti mardi soir la chancelière allemande Angela Merkel que l'Ukraine était "au bord de la guerre civile", mais les deux dirigeants ont "exprimé l'espoir que la rencontre de Genève puisse donner un signal clair pour faire revenir la situation dans un cadre pacifique", selon le Kremlin.

En cas d'échec de la réunion, les Etats-Unis ont menacé de prendre de nouvelles sanctions contre Moscou. Selon le département d'Etat, cela pourrait vouloir dire cibler davantage d'individus que ceux visés par les sanctions existantes, voire interdire l'accès à certains secteurs économiques clés comme les mines, l'énergie et les services financiers.

La Maison Blanche a qualifié mardi l'initiative de l'Ukraine dans l'Est de "mesurée" au regard de la position "intenable" dans laquelle elle se trouve.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier a estimé mercredi que les participants à la réunion de Genève n'avaient "pas de droit à l'échec" car "la situation dans l'est de l'Ukraine est toujours plus menaçante".

David Marples, directeur des études sur l'Ukraine à l'université canadienne de l'Alberta, n'est pas optimiste sur l'issue des discussions "étant donné que les deux parties sont tellement éloignées l'une de l'autre".

"La position de l'Ukraine c'est qu'il n'y a pas de séparatistes dans l'est du pays et qu'en fait les problèmes ont démarré avec des infiltrés russes", tandis que Moscou estime que l'intervention des Etats-Unis et de l'UE "dans les affaires de l'Ukraine vise à enlever (Kiev) de l'orbite de la Russie", explique M. Marples.

Selon David Kramer, président de l'ONG Freedom House, Washington fait en outre "une énorme erreur" en n'imposant pas de sanctions contre Moscou avant la réunion de Genève. Ainsi "Poutine pense qu'il est gagnant", a-t-il expliqué lors d'un séminaire au centre de réflexion McCain.

Poutine "n'a aucun intérêt au compromis, à montrer qu'il y a un espace pour la négociation. C'est une énorme perte de temps avec un ministre des Affaires étrangères qui a déjà montré qu'il avait zéro influence sur ce qui se passe", a ajouté M. Kramer.

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