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L’Ukraine vers la guerre ?

Des hommes armés pro-russes prêts au combat le 13 avril 2014 dans les environs de Salviansk [Anatoliy Stepanov / AFP]

Confronté à l’offensive des pro-russes dans l’est du pays, le gouvernement ukrainien a décidé hier de riposter par la force.

 

L’Ukraine s’enfonce à nouveau dans la violence. Confronté depuis une semaine à l’offensive des pro-russes dans l’est du pays, le gouvernement ukrainien a lancé hier une opération anti-terroriste à Slaviansk où les assaillants avaient pris la veille le contrôle des bâtiments de la police et des services de sécurité.

Une première contre-offensive qui s’est soldée par la mort d’un officier des services de sécurité et un nombre indéterminé de victimes parmi les séparatistes. Et d’autres affrontements pourraient survenir : à Donetsk, Marioupol, Krasnyi, Liman ou encore à Kramatorsk, des bâtiments publics restaient aux mains des pro-russes. Un mois après l’annexion de la Crimée et deux mois après la chute du président Ianoukovitch, le pouvoir ukrainien apparaît plus fragile que jamais.

Et le risque d’une guerre civile n’est désormais plus à exclure, à tel point que le Conseil de sécurité de l’ONU s'est réunit en urgence la nuit dernière. Cette «consultation informelle», qui se déroulait à huis clos, avait été demandée par la Russie dans la soirée. Elle a vite tourné au dialogue de sourds.

 

Les séparatistes mobilisés

Les événements actuels ne sont pas sans rappeler ceux qu’a vécus la Crimée, comme le note Volodymyr Poselsky, président de l’association L’Ukraine dans l’Europe.

«On assiste au même scénario d’annexion rampante.Des combattants s’emparent de points clés, puis s’organisent avec les séparatistes locaux. Les Russes testent les Ukrainiens pour voir jusqu’où ils peuvent aller. Mais cette fois, Kiev commence à réagir

Car le gouvernement provisoire issu de la révolution n’a pas l’intention de laisser la Russie l’amputer d’une nouvelle partie de son territoire. «Nous ne laisserons pas la Russie répéter le scénario de la Crimée dans les régions de l’Est», a averti hier le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, accusant Moscou de «mener une guerre contre l’Ukraine».

Kiev n’entend donc pas céder à la pression imposée par la Russie, qui a massé 40 000 soldats à la frontière ukrainienne et menacé de couper le robinet du gaz.

Si le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a nié toute responsabilité, estimant même «inadmissible» que Kiev parle d’utiliser la force, le rôle du Kremlin dans les événements actuels n’est plus à démontrer.

 

L’ombre de la Russie

«La Russie mène une guerre non déclarée contre l’Ukraine en s’appuyant sur les forces locales, explique Volodymyr Poseslsky. L’objectif de Moscou est de déstabiliser le pouvoir ukrainien afin d’empêcher la tenue de l’élection présidentielle prévue le 25 mai. Ce, afin d’imposer son scénario de fédéralisation à l’Ukraine et d’empêcher son rapprochement avec l’Union européenne».

Face à cette situation, la communauté internationale a multiplié les mises en garde ce week-end, le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, martelant que «si la Russie ne prenait pas des mesures pour réduire la tension et retirer ses troupes de la frontière avec l’Ukraine, il y aurait des conséquences supplé mentaires».

Des menaces qui ne semblent pas en mesure de calmer les ardeurs de Vladimir Poutine. Alors que des pourparlers entre la Russie, l’Ukraine, les Etats-Unis et l’Union européenne doivent se tenir jeudi à Genève, une issue diplomatique semblait hier peu probable. 

 

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