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L'opération Mare Nostrum a sauvé 20.000 vies

Une image de la Marine militaire italienne prise au cours d'une opération de sauvetage de migrants au large de la Sicile le 30 octobre 2013 [- / Marina militare italiana/AFP] Une image de la Marine militaire italienne prise au cours d'une opération de sauvetage de migrants au large de la Sicile le 30 octobre 2013 [- / Marina militare italiana/AFP]

Près de 20.000 vies sauvées, des dizaines de passeurs arrêtés et plus aucun naufragé: le chef de la Marine militaire italienne a vanté jeudi les résultats de l'opération Mare Nostrum lancée en octobre après deux tragédies en mer.

 

Depuis le début de l'opération, entre le 18 octobre et le 10 avril, l'Italie a sauvé exactement 18.546 migrants. Et ces chiffres augmentent rapidement, a déclaré l'amiral Giuseppe De Giorgi au cours d'une conférence de presse. "Ainsi aujourd'hui, nous suivons six embarcations", a-t-il indiqué.

L'opération, lancée en octobre après la mort de 400 personnes dans deux naufrages au large de la petite île sicilienne de Lampedusa et de Malte, "nous coûte environ neuf millions d'euros par mois, entièrement financés sur le budget de la Défense", a-t-il expliqué, ajoutant: "Pour y faire face j'ai coupé les manoeuvres militaires d'entraînement".

En moyenne, cinq navires militaires avec leurs hélicoptères et plus de 900 soldats et officiers participent quotidiennement à l'opération baptisée Mare Nostrum, du nom donné à la Méditerranée par les Romains dans l'Antiquité.

L'amiral De Giorgi a par ailleurs réfuté l'idée, propagée par des partis de droite en Italie, selon laquelle cette opération encourage l'immigration clandestine.

"Il n'y a pas davantage d'immigrés, il y a simplement moins de morts", a-t-il dit, montrant un document selon lequel le nombre d'immigrés arrivant en Italie a subi une brusque hausse à partir de mai 2013 et non pas à partir d'octobre, lorsque l'opération a débuté.

- 4.000 migrants sauvés en 48 heures -

Cette hausse, +224% entre 2012 et 2013, est due à des phénomènes de société et géo-politiques, comme la situation en Syrie, mais depuis le lancement de l'opération "il n'y a pas eu un seul naufragé", a fièrement revendiqué l'amiral.

Au cours de l'opération, deux "navires-mères", utilisés par les trafiquants pour rapprocher les immigrés des côtes italiennes avant de les abandonner sur de petites embarcations, ont été saisis et 66 passeurs présumés arrêtés, a ajouté l'officier.

La saisie de l'un de ces navires-mères s'est produite à l'issue d'une course poursuite de plusieurs heures à la fin de laquelle un navire militaire a même effectué des tirs de sommation, "avec des armes d'un calibre qui allait grandissant", obligeant les trafiquants à s'arrêter.

"Depuis, le trafic en provenance d'Egypte avec les navires-mères a pratiquement cessé. Maintenant nous secourons essentiellement des embarcations en provenance de Libye", a expliqué l'amiral.

Ce dernier a par ailleurs raconté qu'on ne trouvait désormais "plus de passeurs" sur ces embarcations de fortune. "Les trafiquants trouvent parmi les candidats à l'immigration celui qui semble le plus dégourdi, lui montrent comment manoeuvrer l'embarcation et le moteur, et lui fournissent un téléphone satellitaire". Lorsque le canot commence à se dégonfler -car il s'agit d'embarcation de mauvaise qualité- le pilote improvisé a pour consigne "d'appeler les secours, puis de jeter le téléphone à la mer", a poursuivi l'officier.

La marine militaire a toutefois indiqué jeudi avoir arrêté quatre passeurs présumés parmi les 1.200 immigrés secourus les 8 et 9 avril et qui se trouvaient à bord du navire amphibie San Giorgio, arrivé jeudi dans un port sicilien.

Mercredi, le ministre italien de l'Intérieur Angelino Alfano avait lancé un nouvel appel à l'aide à l'Union européenne, jugeant que "l'urgence est de plus en plus criante", après le sauvetage de quelque 4.000 migrants en 48 heures.

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