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Colombie: un défenseur de personnes déplacées tué durant la journée nationale des victimes

Le chef d'état-major des Forces armées colombiennes, le général Javier Alberto Florez (c), rend un hommage posthume au colonel Julian Ernesto Guevara en la présence de sa mère, à Bogota le 9 avril 2014 [Guillermo Legaria / AFP] Le chef d'état-major des Forces armées colombiennes, le général Javier Alberto Florez (c), rend un hommage posthume au colonel Julian Ernesto Guevara en la présence de sa mère, à Bogota le 9 avril 2014 [Guillermo Legaria / AFP]

Un défenseur de paysans chassés de leurs terres a été assassiné mercredi dans le nord-ouest de la Colombie durant la journée nationale des victimes du conflit armé secouant ce pays, a annoncé une autorité locale.

Jesus Andan Quito, qui représentait des communautés noires originaires de la région d'Uraba, a été tué à la sortie de son domicile, a annoncé le Défenseur du peuple, Armando Otalora, médiateur public chargé de veiller sur les droits de l'homme.

Ce leader paysan bénéficiait de mesures de protection accordées par l'Etat, en l'occurrence "une escorte, un moyen de transport et un gilet pare-balles", mais il se trouvait seul au moment du meurtre, a-t-il précisé.

Selon un récent rapport des Nations Unies, quelque 6 millions de Colombiens ont été affectés, dont 5,1 millions de personnes déplacées, par le conflit interne qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts en près d'un demi-siècle.

Ce conflit, le plus ancien d'Amérique latine, a opposé des guérillas communistes comme les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), l'armée colombienne et des milices paramilitaires, converties en grande partie en bandes criminelles après leur démobilisation en 2006.

Le chef d'état-major des Forces armées colombiennes, le général Javier Alberto Florez (c), décore un soldat blessé, à Bogota le 9 avril 2014, lors de la journée nationale des victimes du conflit armé [Guillermo Legaria / AFP]
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Le chef d'état-major des Forces armées colombiennes, le général Javier Alberto Florez (c), décore un soldat blessé, à Bogota le 9 avril 2014, lors de la journée nationale des victimes du conflit armé

Le gouvernement du président Juan Manuel Santos, qui mène depuis 2012 des négociations de paix avec les Farc, est à l'origine d'une loi dite des "victimes" prévoyant un plan de restitution de terres afin de rendre deux millions d'hectares à environ 400.000 familles d'ici à la fin de l'année.

Selon un communiqué de la présidence, la loi a permis d'indemniser 350.000 victimes. "Un effort monumental a été fait, institutionnel et financier, que tout le monde reconnaît", a affirmé M. Santos lors d'une déclaration à la radio.

Toutefois, les paysans spoliés et leurs représentants sont encore régulièrement la cible de menaces de meurtre. Entre 2008 et 2014, 66 plaignants ont ainsi été assassinés, selon un décompte de la fondation Fojando Futuros ("Forgeant l'avenir"), spécialisée dans cette question.

Ce nouveau meurtre survient alors que la Colombie célèbre la journée nationale des victimes, dédiée à la mémoire des personnes affectées par le conflit, avec diverses manifestations à Bogota.

Dans un entretien à l'AFP, Ana Teresa Bernal, médiatrice pour le droit des victimes à Bogota, a estimé cette journée "très importante" pour évaluer la mise en oeuvre de la loi. Selon elle, "il y a des indemnisations et des restitutions de terre mais à un ryhtme très lent".

Le coordinateur de l'ONU en Colombie, Fabrizio Hochschild, a insisté de son côté sur l'importance d'aboutir à un accord de paix pour ouvrir "un processus de restauration des droits et de reconstruction de la confiance".

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