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Assassinat d'un prêtre jésuite à Homs

Le prêtre catholique Frans van der Lugt pose dans le monastère jésuite de Homs le 2 février 2014 [Mohammed Abu Hamza / AFP/Archives] Le prêtre catholique Frans van der Lugt pose dans le monastère jésuite de Homs le 2 février 2014 [Mohammed Abu Hamza / AFP/Archives]

"Un homme de paix est mort", a réagi lundi le porte-parole du Vatican après l'annonce de l'exécution du père jésuite néerlandais Frans van der Lugt, 75 ans, installé depuis des décennies à Homs, dans le centre de la Syrie.

 

"Le père Van der Lugt a été tué ce matin à Homs. Selon le témoignage de confrères, il a été enlevé par deux hommes armés qui l'ont battu et puis l'ont tué de deux balles dans la tête", a indiqué à l'AFP le père Federico Lombardi.

"C'est ainsi que meurt un homme de paix, qui, avec un grand courage, a voulu rester fidèle, dans une situation extrêmement risquée et difficile, à ce peuple syrien à qui il avait donné depuis longtemps sa vie et son assistance spirituelle".

"Où le peuple meurt, meurent aussi les plus fidèles pasteurs avec lui", a souligné le porte-parole du pape qui est jésuite tout comme le pontife.

"Dans ce moment de grande douleur, nous exprimons aussi notre grande fierté et gratitude d'avoir eu un confère aussi proche des plus souffrants, dans le témoignage de l'amour de Jésus jusqu'à la fin", a-t-il ajouté.

La province des jésuites du Moyen Orient a affirmé que l'exécution avait eu lieu "devant notre résidence à Homs".

Arrivé en Syrie en 1966, le prêtre avait choisi de rester dans la Vieille ville de Homs, assiégée et bombardée depuis deux ans par les forces du régime de Bachar al-Assad.

"Le peuple syrien m'a tant donné, tant de gentillesse, tant d'inspiration, et tout ce que je possède. Maintenant qu'il souffre, je dois partager sa peine et ses difficultés", avait expliqué ce religieux à l'AFP en février via internet.

"Je suis le seul prêtre et le seul étranger à être resté. Mais je ne me sens pas comme un étranger, mais comme un arabe parmi les arabes", avait-il dit un sourire aux lèvres.

Dans un communiqué, le préfet de la Congrégation vaticane pour les Eglises orientales, Leonardo Sandri, a rappelé que le prêtre "avait dénoncé récemment l'intolérable situation de souffrance à Homs, où la population est menacée de mourir de faim".

"Nous lançons à nouveau un appel pour que la conscience des parties en conflit et de la communauté internationale se réveille, faisant cesser un affrontement qui a brisé d'innombrables vies innocentes, générant un flot continu de réfugiés", a-t-il ajouté.

"Nous pensons aux évêques, prêtres et simples citoyens enlevés", a-t-il ajouté, faisant allusion à deux évêques orthodoxes, des prêtres, dont le jésuite italien Paolo Dall'Oglio, dont on est sans nouvelles.

Le pape François avait reçu la semaine dernière le nonce (ambassadeur) en Syrie, Mario Zenari, le chargeant de "se faire l’interprète de sa proximité auprès de toute la population qui souffre", selon Radio Vatican.

 

Syrie: dans le vieux Homs, un jésuite partage la misère des assiégés

 

 

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