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Des milliers de Chiliens en quête de vivres après un nouveau séisme

Des Chiliens font la queue devant une épicerie à Iquique le 3 avril 2014 [Cris Bouroncle / AFP] Des Chiliens font la queue devant une épicerie à Iquique le 3 avril 2014 [Cris Bouroncle / AFP]

Poussant des chariots vides, des milliers de Chiliens désemparés et en quête de vivres formaient jeudi de longues files d'attente devant les magasins, après un nouveau séisme qui a frappé le nord du pays.

"On est venu acheter car tout a été fermé après le grand séisme. Nous n'avons pas de pain, nous n'avons pas d'eau, nous n'avons rien", explique à l'AFP Amelia Cecila Icharruz, une habitante d'Iquique.

Face à une inflation incontrôlée des prix de certains produits de base, dont le pain et l'eau parfois vendus le double du prix habituel, les autorités du nord du Chili ont ordonné l'arrestation de tout commerçant qui s'aviserait de spéculer.

Le porte-parole du gouvernement, Alvaro Elizalde, a déclaré depuis le Palais Présidentiel de la Moneda que "cette conduite était sanctionnée par le code pénal" spécifiquement dans les cas de séismes et de catastrophes.

Iquique, ville côtière d'environ 180.000 habitants, a été fortement touchée mercredi soir par un nouveau séisme d'une magnitude de 7,6.

La secousse est survenue 24 heures après un premier tremblement de terre de 8,2 qui a officiellement fait six morts et provoqué l'évacuation de près d'un million de personnes mardi soir.

La puissante réplique s'est produite à 23H43 (02H43 GMT) à 45 km au sud-ouest d'Iquique, donnant encore lieu à des milliers d'évacuations et à une alerte au tsunami qui a toutefois été rapidement levée.

Carte de localisation du séisme de mardi soir et de sa réplique, jeudi matin, au Chili [P. Pizarro/V. Lefai / AFP]
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Carte de localisation du séisme de mardi soir et de sa réplique, jeudi matin, au Chili

Dans la nuit de jeudi à vendredi, une nouvelle réplique d'une magnitude de 6,1 a été ressentie dans la même zone sans donner lieu à une alerte au tsunami et sans faire de victimes, a annoncé le Centre sismologique national chilien.

D'autres alertes au tsunami ont également été déclenchées puis levées dans le sud du Pérou voisin et au Japon, de l'autre côté du Pacifique.

- Rétablir les services fondamentaux -

La terre avait continué de trembler jeudi dans le nord du Chili, avec des secousses de moindre puissance. "En ce moment, nous enregistrons plus de 10 répliques par heure", a déclaré à l'AFP Sergio Barrientos, le directeur du Centre sismologique.

La présidente chilienne, Michelle Bachelet, qui s'était rendue mercredi à Arica (2.100 km au nord de Santiago) pour évaluer les dégâts, a dû être évacuée sur les hauteurs de la ville au moment de la réplique.

Les populations des localités côtières ont elles aussi été évacuées une deuxième fois mercredi soir, notamment à Arica, Iquique et Antofagasta à plus de 1.800 km au nord de Santiago.

Des habitants d'Iquique, au Chili, campent dans la rue le 3 avril 2014 [Cris Bouroncle / AFP]
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Des habitants d'Iquique, au Chili, campent dans la rue le 3 avril 2014

Mercredi midi, Mme Bachelet a fixé comme priorité le rétablissement des services fondamentaux, comme l'eau potable, l'électricité et l'ouverture de magasins d'alimentation, mais la réplique de mercredi soir a compliqué la situation.

Si le bilan précis des dégâts des premières secousses n'a pas encore été établi, l'Onemi a évoqué le chiffre de 2.500 logements endommagés à Alto Hospicio, modeste bourgade proche d'Iquique aux habitations plus fragiles.

Les services d'électricité ont été toutefois rétablis à 72% et les services d'eau à 67% dans la région de Tarapaca, la plus touchée, selon les autorités.

A Iquique, on pouvait voir des toits éventrés, des vitrines brisées et des rayonnages renversés dans les commerces, mais aucun immeuble effondré.

Le pape François a envoyé jeudi un message de solidarité aux Chiliens et s'est déclaré "profondément touché par les nouvelles du tremblement de terre qui a causé des victimes et des blessés et des dommages matériels importants".

- 'Culture sismique' -

Très exposé aux séismes, le Chili dispose de normes de construction draconiennes et soumet régulièrement la population à des exercices d'évacuation.

Ces dernières 48 heures, les téléphones mobiles et les réseaux sociaux sont indispensables à la communication pour les Chiliens touchés par le séisme.

Après le tremblement de terre, quelque 22.500 SMS par seconde ont été envoyés au Chili à partir de l'application mobile WhatsApp, a expliqué au journal El Mercurio Jan Koum, son directeur général.

"Les gens sont très perturbés...Ils ne savent pas quoi faire. Nous avons beau avoir une culture sismique, personne ne sait comment réagir", relève pour sa part Catherine Sagardia, habitante de Iquique.

"Selon nos graphiques et des relevés faits dans la région, il reste quelques zones où une énergie accumulée pourrait éventuellement être libérée à l'avenir", explique Sergio Barrientos.

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