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Venezuela : avancée vers l'instauration d'un dialogue

Maria Corina Machado (c), une députée de l'opposition menacée de prison, à Caracas le 26 mars 2014 [Federico Parra / AFP] Maria Corina Machado (c), une députée de l'opposition menacée de prison, à Caracas le 26 mars 2014 [Federico Parra / AFP]

Pouvoir et opposition sont tombés d'accord au Venezuela pour instaurer un dialogue en présence d'un "témoin" international, après plus de six semaines de mobilisation anti-gouvernementale, à l'issue d'une visite à Caracas d'une mission de l'Union des nations sud-américaines (Unasur).

Jeudi soir, le président Nicolas Maduro a accepté qu'un "témoin" facilite le dialogue entre les parties vénézuéliennes, alors que le pays est secoué par des manifestations d'étudiants et d'opposants depuis le 4 février.

Les violences en marge de ces manifestations contre l'insécurité, l'inflation, les pénuries et les brutalités policières ont fait officiellement 34 morts et plusieurs centaines de blessés.

"Ils veulent un témoin ? Eh bien, nous aurons un témoin, alors !", a lancé le président lors d'une allocution depuis l'Etat de Vargas (nord) retransmise obligatoirement par tous les médias du pays.

A la demande de l'Unasur, il lui reviendra de désigner un "témoin international", a-t-il précisé.

Le successeur de Hugo Chavez, décédé en mars 2013, a accepté également que les 12 pays de l'Unasur "désignent un groupe de ministres des Affaires étrangères pour être observateurs et assistent aux discussions" avec l'opposition, mais a affirmé qu'il refuserait que soient imposés "des conditions" ou un "agenda".

Les trois pays chargés de poursuivre les consultations sont le Brésil, la Colombie et l'Equateur, a indiqué vendredi le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Elias Jaua.

L'Unasur avait dépêché mardi ses ministres des Affaires étrangères à Caracas, pour tenter de faciliter le dialogue dans un pays crispé entre partisans et opposants au président socialiste.

Au cours de leur séjour de 48 heures, ils ont reçu des représentants de l'opposition, des étudiants protestataires, des partis proches du pouvoir, des organisations de défense des droits de l'homme et des représentants du secteur religieux, entre autres.

"Nous confirmons que nous sommes prêts pour un dialogue transparent, équilibré, égalitaire, qui soit public (...) en présence d'un tiers de bonne foi, national ou international, qui serve de garant, de facilitateur et si nécessaire de médiateur", avait déclaré mercredi Ramon Guillermo Aveledo, secrétaire de la Table de l'unité démocratique (MUD), la coalition de l'opposition.

Le président s'est enfin engagé à cesser ses attaques ad hominem envers les opposants, notamment son ancien adversaire à la présidentielle d'avril 2013, le gouverneur Henrique Capriles, qu'il qualifie régulièrement de "Chucky Lucky", en allusion au personnage d'un film d'horreur.

"Il n'y aura plus de mots de ce genre dans ma bouche, plus jamais de +Chucky Lucky+", a-t-il promis. "Je vais bien les traiter pour qu'ils viennent (au palais présidentiel de) Miraflores", a-t-il ajouté.

Aucune date ni aucun détail n'ont toutefois été communiqués sur les modalités des discussions évoquées.

La mobilisation au Venezuela a perdu en intensité ces derniers jours, même si des foyers de violences surgissent sporadiquement.

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