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Venezuela : mobilisations contre "la dictature" d'un côté et "le fascisme" de l'autre

Un manifestant portant une vignette "Liberté d'expression" sur la bouche, le 22 mars 2014 à Caracas  [Federico Parra / AFP] Un manifestant portant une vignette "Liberté d'expression" sur la bouche, le 22 mars 2014 à Caracas [Federico Parra / AFP]

Quelques milliers de manifestants ont encore défilé samedi à Caracas, contre "la dictature" gouvernementale, tandis que des étudiants favorables au pouvoir marchaient contre "la violence fasciste" de l'opposition.

Environ 20.000 personnes ont convergé pacifiquement pour un meeting vers l'est aisé de la capitale, bastion opposant. "Pour la liberté, stop à la dictature", pouvait-on lire sur une banderole tendue parmi une multitude de pancartes et de drapeaux vénézuéliens et de partis politiques, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Des incidents se sont produits après la dispersion quand un groupe radical a tenté de bloquer une autoroute à proximité. La police a dispersé les protestataires en faisant usage de gaz lacrymogènes et de canons à eaux.

Il s'agit des premiers heurts depuis que les forces de l'ordre ont massivement occupé lundi cette zone de Caracas, tenue par l’opposition.

Cette nouvelle mobilisation dans le cadre des protestations anti-gouvernementales entamées début février à l'initiative d'étudiants contre l'insécurité, l'inflation, les pénuries et désormais les brutalités policières, intervient quelques jours après l'arrestation de deux maires d'opposition, qui ont rejoint en prison le fondateur du parti Volonté populaire (droite), Leopoldo Lopez, incarcéré depuis un mois.

"La répression va se poursuivre, maintenant, Ramon Muchacho est menacé", a assuré à l'AFP Arturo Garcia, publicitaire de 41 ans, mentionnant le maire du district aisé de Chacao, dans l'est de la capitale, où se concentrent les opposants au président socialiste Nicolas Maduro.

Également présent au rassemblement, le gouverneur Henrique Capriles, deux fois candidat malheureux à la présidence et principale figure de l'opposition.

"Nous sommes venus non seulement au nom de ceux qui sont persécutés mais aussi au nom de notre peuple, qui souffre en ce moment, qui ne trouve ni nourriture ni médicaments", a-t-il déclaré à la presse mais sans prendre la parole publiquement.

Parallèlement, dans le centre-ville, à majorité "chaviste", une foule d'étudiants était mobilisée pour soutenir le pouvoir et dénoncer des attaques contre l'Université expérimentale des Forces armées.

"Nous sortons manifester contre le fascisme, dire stop à ces barricades assassines", a clamé un des participants à cette manifestation retransmise par la télévision d'État, contrairement à celle de l'opposition.

Plusieurs villes du Venezuela ont vu fleurir ces dernières semaines des barricades improvisées montées par des opposants radicaux, théâtres de nombreux affrontements avec les forces de l'ordre.

Le bilan de ces six semaines de troubles s'élève officiellement à 31 morts.

Le président Maduro s'est joint à ses partisans dans l'après-midi et s'en est pris à "la droite vénézuélienne qui a dérivé vers des expressions extrémistes néo-fascistes", dénonçant l'incendie de locaux universitaires publics.

"Cela se nomme terrorisme, vandalisme, fascisme. Justice a été rendue et justice continuera d'être rendue", a poursuivi le président, qui se dit victime d'une tentative de coup d'État.

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