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Crimée: la "plus grave" menace en Europe depuis la Guerre froide, selon l'Otan

Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, à Washington, le 19 mars 2014 [Jewel Samad / AFP] Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, à Washington, le 19 mars 2014 [Jewel Samad / AFP]

Le rattachement de la Crimée à la Russie constitue la "plus grave" menace pour la stabilité de l'Europe depuis la Guerre froide, a affirmé mercredi le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen, qui redoute une intervention de Moscou dans l'est de l'Ukraine.

"Cela constitue un signal d'alarme pour la communauté euro-atlantique, pour l'Otan et pour tous ceux qui sont engagés dans la défense d'une Europe entière, libre et en paix", a-t-il déclaré devant l'institut Brookings, un centre de réflexion de Washington.

"Nous avons connu d'autres crises en Europe ces dernières années: les Balkans dans les années 90, la Géorgie en 2008. Mais il s'agit là de la plus grave menace à la sécurité et à la stabilité de l'Europe depuis la fin de la Guerre froide", a-t-il estimé, soulignant que cela s'était passé à "la frontière même de l'Otan."

Le secrétaire général de l'Alliance a une nouvelle fois fustigé la Russie dont "l'agression militaire" a violé la souveraineté ukrainienne que Moscou avait pourtant promis de respecter en 1994.

Moscou, Washington et Londres signaient le 5 décembre 1994 avec l'Ukraine un accord prévoyant que les trois pays se portent garants de l'intégrité territoriale de l'ancienne république soviétique, en échange du renoncement de celle-ci à l'arme nucléaire.

Comme la veille, il a averti que l'Alliance ne reconnaîtrait pas l'"annexion illégale et illégitime" de la Crimée par la Russie après le référendum de dimanche.

Mais pour M. Rasmussen, l'intervention en Crimée participe d'une stratégie globale de la Russie. Moscou, a-t-il asséné, a à coeur de "maintenir l'instabilité dans la région pour empêcher les pays de la région de chercher à intégrer la communauté euro-atlantique".

De même, le patron de l'Otan a dit craindre que le président russe Vladimir Poutine n'aille "au-delà de la Crimée" et n'intervienne dans les régions orientales de l'Ukraine.

"Il n'y a pas de moyens rapides et aisés pour tenir tête aux tyrans du monde", a-t-il encore dit. "Parce que nos démocraties débattent, délibèrent et pèsent les choix avant de prendre des décisions. Parce que la transparence nous est chère et que nous poursuivons des choix légitimes et parce que nous utilisons la force non en priorité mais en dernier ressort".

M. Rasmussen s'exprimait alors que des responsables du Pentagone ont affirmé que l'armée américaine cherchait à étendre la coopération militaire avec les alliés de l'Otan le long de la frontière russe.

L'Otan a décidé début mars de renforcer sa coopération avec l'Ukraine et de réexaminer celle avec la Russie.

On ne sait plus si la Russie est un partenaire ou un "adversaire", s'est encore interrogé M. Rasmussen, précisant que les prochaines réunions de l'Otan devaient "se pencher sur les conséquences à long-terme de l'agression russe sur notre propre sécurité".

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