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Venezuela : les deux camps mesurent à nouveau leurs forces

Un manifestant contre le gouvernement du président vénézuélien Nicolas Maduro à Caracas le 21 février 2014 [Raul Arboleda / AFP] Un manifestant contre le gouvernement du président vénézuélien Nicolas Maduro à Caracas le 21 février 2014 [Raul Arboleda / AFP]

L'opposition se préparait samedi à Caracas une nouvelle manifestation contre les intimidations de groupes armés non-identifiés, le pouvoir convoquant une marche de soutien des "femmes chavistes contre le fascisme".

A l'appel du gouverneur et ancien candidat présidentiel Henrique Capriles, et pour la deuxième fois en une semaine, l'opposition entend manifester dans tout le pays son "ferme rejet des groupes paramilitaires" accusés d'intimider les protestataires.

Face à cette mobilisation de ses adversaires, le président Nicolas Maduro a annoncé que "des millions de femmes allaient sortir dans toutes les villes du pays (...) Les rues sont aux femmes contre le fascisme au Venezuela, car la femme porte la paix en elle-même", a-t-il clamé.

Le Venezuela est agité depuis plus de 15 jours par une vague de contestation étudiante qui a débuté en province, contre l'insécurité et la vie chère, appuyée par l'opposition au président Maduro.

Caracas était placée sous haute surveillance encore ce samedi, avant la manifestation de l'opposition l'est huppé de la ville et la marche soutenu par le pouvoir dans le centre-ville.

Dans la matinée, le président Maduro a accusé sur Twitter le secrétaire d'Etat américain John Kerry de "donner le feu vert à des groupes violents pour attaquer" le peuple vénézuélien, après les critiques la veille de ce dernier de l'usage "inacceptable" de la force contre les manifestations anti-gouvernementales depuis plus de deux semaines

Vendredi soir, Nicolas Maduro avait pourtant tendu la main aux Etats-Unis et proposé à son homologue américain Barack Obama des discussions directes : "J’appelle au dialogue avec vous, président Obama".

"Acceptez ce défi et nous débuterons un dialogue de haut niveau et nous mettrons la vérité sur la table", a-t-il affirmé devant la presse étrangère, se disant également prêt à nommer de nouveau un ambassadeur aux Etats-Unis. Le gouvernement vénézuélien accuse régulièrement Washington de comploter avec l'opposition en vue de sa chute.

Les manifestations ont fait au moins neuf morts et près de 140 blessés, et une centaine de personnes ont été arrêtées, selon un dernier bilan officiel vendredi soir.

- Civils armés -

Dans l'Etat de Tachira (ouest), "des groupes sont passés à moto en tirant" sur des habitants qui protestaient contre le gouvernement en frappant sur des casseroles à leur fenêtre, a dénoncé la dirigeante étudiante Gaby Arellano, de l'Université des Andes. A Caracas également, des journalistes de l'AFP ont pu observer ces derniers jours des hommes circulant à bord de pick-up escortés de motos sans identification intimider des manifestants.

A San Cristobal, capitale du Tachira et épicentre de la contestation le 4 février, commerces fermés et vestiges de barricades sont le lot quotidien depuis plusieurs jours.

Un manifestant au gouvernement du président vénézuélien Nicolas Maduro se tient devant une barricade à Caracas le 21 février 2014 [Leo Ramirez / AFP]
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Un manifestant au gouvernement du président vénézuélien Nicolas Maduro se tient devant une barricade à Caracas le 21 février 2014

Nicolas Maduro affronte la plus importante vague de contestation depuis son élection de justesse en avril après le décès de son mentor, le socialiste Hugo Chavez.

L'Etat du Tachira, frontalier de la Colombie, est l'une des zones les plus agitées et le gouvernement, qui qualifie les événements actuels de tentative de coup d'Etat, y a déployé un bataillon de parachutistes, arguant de la présence de "paramilitaires colombiens".

M. Maduro, qui a fermement nié l'existence de milices dans son camp, a évoqué le recrutement de "mercenaires" par une opposition "putschiste" et promis de "chasser du +chavisme+" ses partisans armés.

Au plan politique, l'appel de M. Capriles à manifester signe son retour sur le devant de la scène alors que jusqu'à présent, ce sont les représentants les plus radicaux de l'opposition, parmi lesquels le fondateur du parti Voluntad Popular (droite), Leopoldo Lopez, placé en détention provisoire pour sa participation à une manifestation violente le 12 février, qui occupaient le terrain, prônant la pression dans la rue pour faire chuter le gouvernement.

Réservé quant à cette stratégie, M. Capriles a estimé récemment que les conditions n'étaient "pas réunies" pour obtenir le départ de M. Maduro.

La semaine dernière, le gouvernement avait déjà interdit la chaine colombienne NTN24 pour avoir alimenté "l'angoisse" de la population en couvrant les violences ayant suivi une manifestation.

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