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La Colombie met la pression sur les Farc tout en défendant le processus de paix

Un écusson des Farc, rébellion marxiste de Colombie [Luis Robayo / AFP/Archives] Un écusson des Farc, rébellion marxiste de Colombie [Luis Robayo / AFP/Archives]

La Colombie a encore intensifé la pression militaire sur les Farc mardi avec une nouvelle offensive meurtrière, tout en défendant le processus de paix en cours depuis plus d'un an avec la rébellion marxiste.

Au moins sept guérilleros d'une "colonne mobile" des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ont été tués et cinq capturés lors de combats dans la province de Tolima, dans le centre du pays, a indiqué l'armée dans un communiqué.

Ces combats surviennent deux jours après un bombardement qui a causé la mort de 14 guérilleros dans la région d'Arauca (nord), près de la frontière avec le Venezuela.

Depuis l'Espagne où il effectue une visite officielle, le président colombien Juan Manuel Santos a félicité ses troupes, réaffirmant son choix de ne pas relâcher la pression sur la guérilla avant la fin des négociations de paix, qui se déroulent à Cuba.

"L'offensive militaire se maintient jusqu'à ce que nous parvenions à un accord, comme s'il n'y avait pas de négociations", a-t-il déclaré à la presse à Madrid.

Les pourparlers, qui ont lieu en l'absence d'un cessez-le-feu-bilatéral, visent à régler le plus vieux conflit d'Amérique latine, qui a fait plusieurs centaines de milliers de mort et entraîné le déplacement d'environ 4,5 millions de personnes en près d'un demi-siècle.

Avant les offensives de l'armée colombienne, les autorités avaient reproché aux Farc une attaque à l'explosif perpétrée lundi dans la localité de Toribio (sud-ouest), qui a tué une mère de famille, ainsi qu'un attentat à la bombe, qui a fait la semaine dernière un mort et 25 blessés à Pradera (ouest).

Ces atttentats, non revendiqués, avaient eu lieu après la fin d'une trêve unilatérale d'un mois observée par la guérilla.

L'objectif des Farc est "de faire valoir l'intérêt d'une fin des hostilités" et démontre qu'elles "ont encore une capacité militaire", a expliqué à l'AFP Juan David Rodriguez, chercheur à l'institut colombien Cerac, spécialisé dans le conflit.

Depuis Cuba, le chef de la délégation gouvernementale pour les négociations avec les Farc, Humberto de la Calle, a tenu à justifier la stratégie du gouvernement, assurant qu'aucun concession n'était faite à la rébellion.

"Certains opposants au dialogue de La Havane font circuler des contre-vérités et des mythes invraisemblables", a lancé cet ancien vice-président, dénonçant des rumeurs selon lequels les autorités seraient en train de "livrer le pays" pour "obtenir une paix à tout prix". "Rien n'est plus éloigné de la réalité", a-t-il martelé.

Son intervention faisait aussi suite aux vives critiques lancées ce même jour par Human Rights Watch (HRW) lors de la présentation de son rapport annuel à Washington.

L'organisation internationale a reproché au président Santos d'avoir impulsé des réformes judiciaires offrant la possibilité de suspension de peines en échange d'aveux, en faveur des acteurs du conflit: guérilleros, soldats ou encore membres d'anciennes milices paramilitaires.

"Cela entrave la possibilité de rendre des comptes pour les violations des droits de l'homme", a-t-elle dénoncé.

"La vraie lutte contre l'impunité réside justement dans la révélation de ce qui s'est passé, la reconnaissance des victimes et leur réparation intégrale", a répliqué M. De la Calle.

Fondées en 1964, les Farc, issues d'une insurrection paysanne, comptent encore selon les autorités entre 7.000 et 8.000 combattants, essentiellement repliés dans les régions rurales de la Colombie.

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