Barack Obama a surpris le monde entier en serrant la main de Raul Castro, le président de Cuba, lors de l'hommage rendu mardi à Nelson Mandela à Soweto, en Afrique du Sud.
Les grands de ce monde étaient réunis ce mardi pour un hommage au président sud-africain disparu le 6 décembre dernier. Pas moins d'une centaine de chefs d'Etat étaient présents à Soweto, dont Barack Obama, le président américain, et son homologue cubain Raul Castro.
A l'emplacement réservé aux officiels, il était difficile aux chefs d'Etat de s'éviter. Et alors qu'il allait monter à la tribune pour prononcer un discours, Barack Obama a offert une poignée de mains historique à Raul Castro, alors qu'il passait devant lui.
Cette poignée de mains a manifestement surpris Raul Castro lui-même. Les images de la télévision montrent cet instant et les quelques mots échangés entre les deux hommes. Raul Castro a esquissé un sourire à l'issue de cet échange de quelques secondes. Et pendant qu'ils discutaient, Raul Castro a porté sa main à son coeur, comme pour exprimer la raison de sa présence à Soweto. Fidel Castro, son frère, avait au temps de l'apartheid apporté son soutien au mouvement de l'ANC de Mandela.
Un symbole pour l'Histoire
Ce geste à valeur de symbole pour l'histoire des pays qui ont rompu toute relation diplomatique depuis 1961, après la prise de pouvoir de Fidel Castro et la nationalisation des biens américains à Cuba. L'embargo américain décrété en 1962 par Kennedy est d'ailleurs toujours en vigueur même si Obama l'a considérablement assoupli depuis 2008.
Depuis 2009, les Américains d'origine cubaine sont ainsi autorisés à rentrer une fois par an à Cuba et à envoyer sous certaines conditions de l'argent sur l'île. Les médicaments et les denrées alimentaires échappent aussi au blocus commercial. Pour le reste, les Etats-Unis n'ont pas perdu de vue de libéraliser l'île voisine de la Floride.
Un pas vers de nouvelles relations ?
Avec cette poignée de main, Obama témoigne de sa volonté affichée de se rapprocher de Cuba. En novembre dernier, il avait ainsi expliqué devant une assistance anticastriste que les Etats-Unis devaient revoir leur politique vis-à-vis de l'île : "Il est insensé de croire que les mesures mises en place en 1961 sont toujours aussi efficace aujourd'hui, à l'ère d'internet et de Google", avait-il notamment estimé.