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Nucléaire iranien : un accord historique

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif (g), Catherine Ashton (c), John Kerry et Laurent Fabius après l'accord sur le nucléaire, le 24 novembre 2013 à Genève [Fabrice Coffrini / AFP] Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif (g), Catherine Ashton (c), John Kerry et Laurent Fabius après l'accord sur le nucléaire, le 24 novembre 2013 à Genève [Fabrice Coffrini / AFP]

L'Iran et les grandes puissances ont scellé dans la nuit de samedi à dimanche un premier accord historique pour contenir le programme nucléaire de Téhéran, mais ont souligné qu'il ne s'agissait que d'une "première étape" franchie.

Après cinq jours d'âpres négociations, les grandes puissances et l'Iran ont annoncé être parvenus à un accord au terme duquel la république islamique acceptera de limiter son programme nucléaire en échange d'un allègement des sanctions économiques, ouvrant une nouvelle période de pourparlers sur le fond pendant six mois.

Le président américain Barack Obama fait une déclaration après l'annonce d'un accord sur le nucléaire iranien, le 23 novembre 2013 à la Maison Blanche, à Washington [Brendan Smialowski / AFP]
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Le président américain Barack Obama fait une déclaration après l'annonce d'un accord sur le nucléaire iranien, le 23 novembre 2013 à la Maison Blanche, à Washington
 

L'accord a été qualifié de "succès" par le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei et de "première étape importante" par le président des Etats-Unis Barack Obama.

Le président français François Hollande y a vu, comme Barack Obama, "une étape vers l'arrêt du programme militaire nucléaire iranien".

Cet accord pourrait être "le début d'un accord historique pour les peuples et nations du Moyen-Orient et au-delà", a estimé le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.

"Une percée a été réalisée, mais seulement un premier pas sur un chemin long et difficile", a nuancé le président russe, Vladimir Poutine.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et le secrétaire d'Etat américain John Kerry se serrent la main après un accord à Genève sur le nucléaire, le 24 novembre 2013 [Fabrice Coffrini / AFP]
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Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et le secrétaire d'Etat américain John Kerry se serrent la main après un accord à Genève sur le nucléaire, le 24 novembre 2013
 

"Tout le monde gagne", avait dit auparavant le chef de sa diplomatie, Sergueï Lavrov, tandis que pour son homologue britannique William Hague l'accord est "bon pour le monde entier".

"Cet accord va contribuer à maintenir le programme international de non-prolifération nucléaire", a dit le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi.

"Il faut remercier l'équipe de négociateurs nucléaires pour cet acquis", a salué le guide suprême iranien. "La grâce de Dieu, les prières et le soutien de la population sont sans doute la raison de ce succès", a-t-il dit.

Réunion à Genève entre les ministres des grandes puissances et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le 24 novembre 2013  [Fabrice Coffrini / AFP]
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Réunion à Genève entre les ministres des grandes puissances et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le 24 novembre 2013
 

Cet accord constitue une avancée, pour les experts, car il établit une gamme plus importante de contraintes et de vérifications sur le programme nucléaire iranien.

"C'est une incontestable avancée", a dit à l'AFP Bruno Tertrais, de la Fondation pour la Recherche Stratégique, basée à Paris. "C'est un accord qui permet de gagner du temps, puisqu'une grande partie du programme nucléaire iranien va être gelé pour six mois".

Le texte laisse toutefois une part d'ambiguïté qui permet des interprétations divergentes.

"Le droit à l'enrichissement d'uranium sur le sol iranien a été accepté", a déclaré le président iranien Hassan Rohani.

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, son homologue iranien Mohammad Javad Zarif et la délégation iranienne, le 24 novembre 2013 à Genève [Fabrice Coffrini / AFP]
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La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, son homologue iranien Mohammad Javad Zarif et la délégation iranienne, le 24 novembre 2013 à Genève
 

L'accord "ne dit pas que l'Iran a le droit à l'enrichissement, quoiqu'en disent certains commentaires en l'interprétant", a assuré au contraire le secrétaire d'Etat américain, John Kerry.

"Ce que dit (le document), c'est que dans le cadre d'une solution complète, si nous atteignons le stade suivant de cette solution complète, l'Iran sera en mesure de jouir de ses droits fondamentaux à disposer de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, ce qui impliquera ce que nous appelons un programme d'enrichissement mutuellement défini et limité aux besoins pratiques", a expliqué M. Hague.

C'est la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton qui a été chargée d'annoncer cet accord "sur un plan d'action".

 
 

Il a pris soin de souligner les "énormes difficultés" persistant dans ce dossier qui empoisonne la communauté internationale depuis une décennie.

Les sanctions "les plus sévères continueront d'être appliquées", a-t-il dit, exhortant le Congrès à s'abstenir d'adopter de nouvelles mesures punitives contre Téhéran.

Les Occidentaux et Israël soupçonnent Téhéran de dissimuler un volet militaire derrière son programme civil, ce qu'il nie.

Cette question est au cœur des inquiétudes des pays occidentaux et d'Israël, qui craignent que l'uranium enrichi à 20% soit utilisé par l'Iran pour obtenir de l'uranium à 90% pour un usage militaire, malgré les dénégations de Téhéran.

 

A des fins médicales

L'Iran affirme que cet uranium est destiné à son réacteur de recherche et à des fins médicales.

M. Kerry a également voulu rassurer Israël, en affirmant qu'un accord nucléaire "complet rendra le monde (...), les partenaires de la région et l'allié Israël plus sûrs".

Mais la réaction de l'Etat hébreu ne s'est pas fait attendre: le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dénoncé "une erreur historique" après que son bureau a évoqué un "mauvais accord qui offre ce que l'Iran voulait: la levée significative des sanctions et le maintien d'une partie significative de son programme nucléaire".

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