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Etats-Unis: Obama assume les ratés des débuts de la réforme de santé

Le président Obama, à Washington, le 29 octobre 2013 [Saul Loeb / AFP] Le président Obama, à Washington, le 29 octobre 2013 [Saul Loeb / AFP]

L'administration de Barack Obama a assumé mercredi la responsabilité de la "débâcle" des premiers pas de la réforme du système d'assurance maladie, sous les critiques virulentes des républicains, mais martelé que les bienfaits de la réforme excédaient largement les bugs techniques.

Convoquée lors d'une audition très médiatisée à la Chambre des représentants, la secrétaire américaine à la Santé, Kathleen Sebelius, a présenté d'emblée ses excuses pour les ratés du portail internet healthcare.gov, lancé le 1er octobre à grand renfort de communication gouvernementale.

C'est sur ce site que des millions d'Américains actuellement non assurés devaient pouvoir sélectionner, aussi facilement que sur Amazon ou Expedia, un plan d'assurance santé, avec le montant des aides financières publiques indiqué directement à chaque utilisateur en fonction des revenus.

Une femme consulte le portail internet healthcare.gov destinés aux Américains non assurés, à Washington, le 1er octobre 2013 [Karen Bleier / AFP/Archives]
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Une femme consulte le portail internet healthcare.gov destinés aux Américains non assurés, à Washington, le 1er octobre 2013

Mais dès sa mise en ligne, il y a un mois, les défaillances du site se sont multipliées. Temps d'attente invraisemblables, pages gelées, messages d'erreurs à la fin du processus d'inscription, calcul erroné des crédits d'impôts, erreurs dans les transmissions des informations aux assureurs: le gouvernement a dû lancer en urgence une révision des complexes systèmes informatiques et reconnaître que le site n'avait pas été assez testé.

"Je suis plus en colère que n'importe qui du lancement raté de healthcare.gov", a déclaré Kathleen Sebelius. "Je voudrais dire directement aux Américains: vous méritez mieux. Je m'excuse".

"C'est moi la responsable de la débâcle", a-t-elle ajouté, en s'engageant à réparer complètement le site d'ici le 30 novembre.

Mais les républicains doutent publiquement des assurances du gouvernement. Ils voient dans les défauts du site la preuve que ce n'est pas le rôle de l'Etat fédéral de gérer un système d'assurances privées.

La secrétaire d'Etat à la Santé américaine, Kathleen Sebelius, à Washington, le 21 octobre 2013 [Saul Loeb / AFP/Archives]
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La secrétaire d'Etat à la Santé américaine, Kathleen Sebelius, à Washington, le 21 octobre 2013

Et alors même que Kathleen Sebelius se défendait, les républicains diffusaient en temps réel des copies d'écran de messages d'erreurs du site, invitant les internautes à "recommencer plus tard".

Obama vante Romney

"C'est plus qu'un problème de site internet, cela devait même être le plus facile", a déclaré le républicain Fred Upton, en relevant qu'une partie des Américains actuellement assurés vont être obligés de changer de couverture, contrairement aux promesses du président Barack Obama depuis 2010.

Le républicain Joe Barton a accusé l'administration de vivre dans un "univers parallèle", comme dans le film "Le Magicien d'Oz".

Mais la Maison Blanche rappelle qu'"Obamacare" ne se résume pas à un site internet.

En échange, tous les Américains devront souscrire à une assurance à partir de 2014, même les jeunes en bonne santé, au risque de payer une amende, d'abord symbolique.

Kathleen Sebelius, études à l'appui, a vanté mercredi les tarifs des assurances proposées via le portail internet. Selon une étude du gouvernement, plus d'un million de jeunes adultes pourront ainsi bénéficier d'une assurance de base coûtant moins de 50 dollars par mois.

"Le fait est que la réforme a tenu sa promesse: une assurance santé de qualité et abordable", a-t-elle expliqué dans une déclaration écrite.

Barack Obama devait aussi défendre mercredi la réforme en se plaçant dans les pas de son ancien adversaire républicain dans la course à la Maison Blanche, Mitt Romney, qui avait promulgué un dispositif comparable en 2006 dans son Etat du Massachusetts (nord-est).

Il prononcera un discours à Boston, à l'endroit même où M. Romney, alors gouverneur de l'Etat, avait signé cette loi, sur laquelle "Obamacare" a été calquée.

Mitt Romney, d'ordinaire très silencieux, a répliqué mercredi sur sa page Facebook. "Un plan élaboré pour épouser les circonstances uniques d'un seul Etat ne peut pas être greffé à l'ensemble du pays", a-t-il expliqué, reprenant une ligne de défense qui n'avait guère convaincu en 2012.

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