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Venezuela: importation "massive" d'aliments contre les pénuries

Des rayonnages vides dans un supermarché, le 22 janvier 2012 à Caracas [Leo Ramirez / AFP/Archives] Des rayonnages vides dans un supermarché, le 22 janvier 2012 à Caracas [Leo Ramirez / AFP/Archives]

Le gouvernement vénézuélien a annoncé l'importation "massive d'aliments" dans les deux prochains mois pour tenter à la fois de lutter contre les pénuries et la pression inflationniste que subit le pays pétrolier.

"Pour résoudre deux problèmes qui nous affectent gravement, qui sont la question de l'approvisionnement et l'importante pression inflationniste, nous préparons une offensive, une importation massive d'aliments", a annoncé le vice-président chargé des questions économiques Rafael Ramirez en marge d'un Congrès sud-américain sur le pétrole et le gaz sur l'île Margarita, dans les Caraïbes.

M. Ramirez, également ministre du Pétrole et des Mines, a expliqué que cette "offensive extraordinaire" s'effectuera "au cours des deux prochains mois".

Des consommateurs achètent des produits rationnés dans un magasin d'Etat, le 4 juin 2013 à Caracas [Leo Ramirez / AFP/Archives]
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Des consommateurs achètent des produits rationnés dans un magasin d'Etat, le 4 juin 2013 à Caracas

Depuis l'arrivée au pouvoir en avril dernier de Nicolas Maduro, dauphin de l'ancien président Hugo Chavez (1999-2013), décédé en mars, le gouvernement peine à réfréner ces deux maux qui gâche la vie des habitants du premier pays exportateur de brut du continent.

Les pénuries de produits de consommation courante tels que le sucre, le café, l'huile, le lait ou le papier hygiénique sont devenues récurrentes, tandis que l'inflation atteint des sommets (49,4% sur un an en septembre).

Selon des données de la Banque centrale, le taux de pénurie - calculé sur une base de 360 produits dans 20.000 points de vente - a été de plus de 21% en septembre.

Les économistes attribuent principalement ces difficultés au strict contrôle des changes imposé en 2003 pour freiner la fuite des capitaux dans la foulée d'une reprise en main du pays par Hugo Chavez après une tentative de coup d'Etat ratée.

Rafael Ramirez, vice-président chargé des questions économiques, le 18 octobre 2013 à Caracas [Léo Ramirez / AFP/Archives]
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Rafael Ramirez, vice-président chargé des questions économiques, le 18 octobre 2013 à Caracas

Le Fonds monétaire international, avec lequel le Venezuela n'a plus de contact depuis sept ans, a récemment estimé que le pays se trouve dans une situation "intenable". Pour Nicolas Maduro et son gouvernement cependant, la crise n'est pas liée à des facteurs économiques mais provoquée par un ennemi saboteur venu de l'extérieur et ayant l'opposition et le patronat pour bras armés.

Mercredi, M. Ramirez a indiqué que cette offensive allait intervenir dans le cadre de cette "guerre économique".

"Le président nous a demandé (d'acheter) plus d'aliments parce qu'on mène une guerre vicieuse à tout le pays, on s'empare des aliments pour les vendre ailleurs en contrebande ou on les stocke" pour spéculer, a affirmé le ministre.

Lundi, le président avait annoncé l'importation de soja, maïs et viande du Brésil. En septembre dernier, le Venezuela avait acheté pour 600 millions de dollars de produits divers en Colombie.

Selon le ministère de l'agriculture, le Venezuela importe 50% des aliments qu'il consomme.

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