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Missing Children Europe : "Entre 5 et 12.000 disparitions très inquiétantes par an"

Des policiers à la recherche d'Erane et Andy, âgés de 7 ans, disparus le 23 juin 2012 (illustration) Des policiers à la recherche d'Erane et Andy, âgés de 7 ans, disparus le 23 juin 2012 (illustration) [AFP PHOTO / JEAN PIERRE MULLER]

Selon l’ONG Missing Children Europe, il y aurait chaque année en Europe 250.000 enfants signalés comme étant portés disparus. Entre 2% et 5% de ces disparitions sont considérées comme "très inquiétantes". Des chiffres qui pourraient être en réalité plus élevés. Delphine Moralis, secrétaire générale de l’organisation, nous aide à y voir plus clair.

 

Comment définissez-vous une "disparition très inquiétante" ?

Notre organisation, Missing Children Europe, retient cinq catégories. D’abord les fugueurs qui représentent généralement 50 à 60% des cas, les enlèvements parentaux, les mineurs non accompagnés qui arrivent en Europe et qui sont placés dans des centres – et qui souvent disparaissent dans les 48h - viennent ensuite les disparitions non expliquées, et enfin les enlèvements par des tiers.

C’est cette dernière catégorie que nous considérons comme "très inquiétante" et qui paraît d’habitude dans les journaux. Elle représenterait entre 2% et 5% des cas traités par notre organisation, soit entre 5.000 et 12.000 mineurs chaque année. Mais les disparitions de mineurs non accompagnés ainsi que certains cas de fugues peuvent également inclure des situations de risques extrêmement élevés, et donc constituer des disparitions très inquiétantes.

 

Ces disparitions liées à des enlèvements par des tiers sont-elles en augmentation ou en diminution ?

Il n’est pas possible de répondre à cette question. Les méthodes utilisées pour collecter les données concernant les disparitions d’enfants ne sont pas au point. Les différentes organisations ont parfois leurs propres méthodes. Le chiffre que nous avançons n’englobe ainsi pas la réalité du problème.

Nous travaillons justement à la mise en place d’un système plus global et plus efficace pour harmoniser la collecte des données – déjà parmi les organisations membres de notre réseau – et évaluer plus efficacement le problème.

 

Delphine Moralis, Missing Children Europe

 

Au regard des différentes méthodes utilisées, diriez-vous que le chiffre de 250.000 est sous-estimé ?

J’aurais tendance à dire oui dans le sens où ce chiffre comprend des statistiques de pays où il y a soi-disant "très peu" de disparitions et des pays où il y en aurait "beaucoup" . C’est un problème. Pour nous il n’y a aucune raison convaincante qui expliquerait que dans un pays il y ait beaucoup plus d’enfants qui fuguent plutôt qu’un autre.

Néanmoins il est vrai que certains facteurs comme la pauvreté et l’immigration peuvent expliquer pourquoi il y aurait plus d’enfants enlevés dans un endroit plutôt que dans un autre.

 

Dans quels pays les enfants sont-ils le plus souvent signalés disparus ?

Les enfants sont très bien signalés comme disparus au Royaume-Uni ou en Belgique par exemple. Ce sont des pays où les systèmes permettant de signaler la disparition d’enfants sont très efficaces.

 

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