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Le mystère de "l'ange blond" suscite l'espoir de milliers de parents

Une femme rom près d'un campement à Farsala, le 21 octobre 2013 en Grèce [Sakis Mitrolidis / AFP] Une femme rom près d'un campement à Farsala, le 21 octobre 2013 en Grèce [Sakis Mitrolidis / AFP]

La découverte dans un camp rom, en Grèce, d'une fillette blonde d'origine inconnue a suscité l'espoir de milliers de parents de petits disparus croyant reconnaître sous ses traits leur enfant ou voir une piste s'ouvrir.

 

A la fin du week-end dernier, plus de 8.000 proches d'enfants disparus avaient contacté l'association grecque "The smile of the child", chargée de prendre soin de la petite fille.

"Ce sont souvent des parents qui ont perdu un enfant et qui espèrent, qui cherchent une ressemblance entre leur enfant et l'enfant retrouvé. Ils voient ça comme un moment d'espoir", explique à l'AFP Delphine Moralis, secrétaire générale adjointe de l'ONG Missing Children Europe. "Beaucoup appellent en disant +Est-ce que c'est ma fille?+ D'autres ont des idées, des témoignages."

"Ma famille et moi sommes extrêmement ravis de la nouvelle", a ainsi témoigné au micro d'ITV Kerry Needham, mère de Ben, un bambin britannique de 21 mois disparu sur l'île grecque de Kos en 1991. "Nous avons toujours cru que l'enlèvement de Ben était lié aux gitans. Nous espérons que la disparition de Ben sera de nouveau étudiée."

Photo fournie par la police grecque le 18 octobre 2013 montrant une fillette blonde non identifiée trouvée dans un campement de Roms à Farsala [- / Police grecque/AFP/Archives]
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Photo fournie par la police grecque le 18 octobre 2013 montrant une fillette blonde non identifiée trouvée dans un campement de Roms à Farsala
 

Parmi les signalements, une dizaine de disparitions font l'objet de recherches plus approfondies pour déterminer s'il y a un lien entre ces cas et la petite fille. Une goutte d'eau au regard des milliers de disparitions inquiétantes enregistrées année après année en Europe.

Au total, "250.000 enfants disparaissent chaque année en Europe" soit "un enfant toutes les deux minutes", selon des chiffres de la Commission européenne, précise Delphine Moralis. Elle relativise cependant ces chiffres, soulignant que "la collecte d'informations au niveau européen se passe très mal".

 

Continuer les recherches

Photo transmise par la police grecque montrant la fillette et ses "faux parents", le 21 octobre 2013 [- / Police grecque/AFP/Archives]
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Photo transmise par la police grecque montrant la fillette et ses "faux parents", le 21 octobre 2013
 

Parmi ces disparitions, une grande majorité de fugueurs mais aussi des enfants "enlevés par l'un de leurs parents" lors de séparations difficiles. "Les disparitions très inquiétantes" représentent "2% à 5% des cas", soit entre 5.000 et 12.500 mineurs.

"Quel est le véritable chiffre?", s'interroge Eric Mouzin, le père d'Estelle, disparue en Seine-et-Marne en 2003, "10.000 enfants, ça commence à faire une petite ville". Selon lui, "ce qui fait défaut, c'est un fichier central des enfants disparus. A ce jour, je ne le connais pas".

Les proches d'un enfant manquant à l'appel peuvent composer le 116 000, en service 24h/24, 7 jours sur 7 dans 25 pays d'Europe. Mais en France au moins, ce numéro reste peu connu.

Les associations de protection des enfants, regroupées dans la fédération Missing Children Europe, s'échangent des informations et peuvent diffuser des avis d'enfants disparus dans d'autres pays. La photo de la fillette retrouvée en Grèce a par exemple été reprise sur le site internet du Centre français de protection de l'enfance.

En Belgique, l'ONG Child Focus, créée par le père d'une des victimes du meurtrier pédophile Marc Dutroux, lance régulièrement des campagnes d'affichage, grâce à de nombreux volontaires. Les messages sont de plus en plus souvent relayés par les réseaux sociaux. Dans certains pays, des émissions de télévisions donnent la parole aux proches: la semaine dernière, les parents de la petite Britannique Maddie McCann, disparue au Portugal en 2007, ont ainsi lancé un appel à témoins dans une émission allemande.

Chaque cas d'enfant ou d'adulte retrouvé, comme Natascha Kampusch en Autriche en 2006 ou les séquestrées de Cleveland libérées cette année, est une bouffée d'optimisme pour les parents dont certains attendent depuis des années une réponse à leur angoisse.

"Ça peut redonner de l'espoir aux familles, ça justifie aussi qu'on continue à rechercher des enfants et à se battre à lutter pour la vérité", estime Alain Boulay, qui a fondé l'Association des parents d'enfants victimes (APEV) il y a plus de vingt ans.

Le père d'Estelle Mouzin espère lui que l'enquête autour de la fillette retrouvée en Grèce permettra de savoir "exactement ce qui s'est passé et d'en tirer des enseignements".

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