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Le rêve brisé des migrants

Une gerbe de fleurs a été jetée à la mer, en hommage aux migrants noyés, près de Lampedusa le 5 octobre 2013 [Alberto Pizzoli / AFP Photo]

En un peu plus d’une semaine, deux naufrages dramatiques de migrants ont eu lieu. L’Europe, choquée, s’interroge sur la position à adopter.

 

Des enfants en pleurs, des visages et des corps épuisés… Le soulagement des survivants côtoyait la peine des proches de victimes, dimanche, à Malte.

Vendredi, un nouveau naufrage de migrants avait eu lieu au large de l’île, huit jours seulement après celui survenu sur l’île italienne de Lampedusa.

Deux drames qui ont fait au total plus de 400 morts et disparus et qui ont provoqué le plus vif émoi.

Des naufrages qui mettent en lumière la tragédie humaine qui s’opère en Méditerranée depuis des années, le plus souvent dans l’indifférence générale d’une Europe qui semble impuissante.

 

Le rêve d’une vie meilleure

Selon l’Office des migrations internationales (OMI), près de 20 000 personnes sont mortes en tentant de rallier l’Union européenne ces vingt dernières années.

Si les routes de l’immigration clandestine vers l’UE sont nombreuses (du Maroc à l’Espagne, d’Europe centrale aux Balkans, etc.), le chemin vers Lampedusa est le plus emprunté.

La proximité de la Tunisie (167 km) et de la Libye (355 km) font de l’île italienne la «porte de l’Europe» pour la plupart des migrants d’Afrique.

Depuis la chute de Khadafi en 2011, ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux, profitant de l’ouverture des frontières libyennes. Il y a dix ans, ils étaient 8 000 par an à débarquer illégalement sur l’île.

Depuis le début de l’année 2013, 31 500 entrées ont déjà été répertoriées. En majorité, ces migrants viennent de la corne de l’Afrique, fuyant misère et oppression militaire.

Depuis quelques mois, ils viennent aussi de SyrieIls quittent en famille leur pays plongé dans une guerre civile sanglante.

Avec les révolutions arabes de 2011, Tunisiens ou Egyptiens ont aussi afflué sur les côtes libyennes. Là, tous doivent encore payer 3 000 dollars (environ 2 200 euros) à des passeurs, avant de prendre place sur des embarcations de fortune surchargées pour une traversée à haut risque. Le prix d’une vie qu’ils espèrent meilleure.

 

Quelle attitude pour l’Europe ?

Pour l’Europe, la question de l’immigration demeure épineuse. Privilégiant une logique purement sécuritaire, les pays du Nord laissent l’Italie seule.

Pour le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, «il faut des efforts plus poussés, une plus grande coopération entre tous les Etats membres».

Celle-ci se traduit notamment par la mise en place en décembre d’Eurosur, un système de surveillance des frontières de l’Union européenne. Pour d’autres, la solution est ailleurs.

L’idée d’un couloir humanitaire pour ceux qui fuient les guerres a été évoquée. Pour l’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, «il faut ouvrir l’Europe, tant qu’on ne le fera pas, on aura les horreurs de Lampedusa».

En attendant, les survivants croupissent dans des camps de rétention surchargés, espérant obtenir l’asile politique

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