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Pédophilie : le pape accepte la démission d'un évêque irlandais

Le pape François lors d'une réunion avec les cardinaux, le 30 septembre 2013 au Vatican à Rome [- / Osservatore Romano/AFP] Le pape François lors d'une réunion avec les cardinaux, le 30 septembre 2013 au Vatican à Rome [- / Osservatore Romano/AFP]

Le pape François a accepté mardi la démission d'un évêque irlandais, Mgr William Lee, qui aurait demandé d'abandonner sa charge en raison d'une grave maladie et qui avait reconnu en 2010 n'avoir pas bien réagi en protégeant un prêtre pédophile.

Dans un bref communiqué, le bureau de presse du Saint-Siège a précisé que Mgr Lee, évêque du diocèse de Waterford et Lismore, a été démis en vertu du paragraphe 2 de l'article 401 du code de droit canon. Il n'a pas donné d'explications.

Selon des sources proches du Vatican, ce serait sa maladie -un grave cancer-- que le prélat aurait fait valoir au Vatican pour demander au pape de le révoquer.

L'article 401, p.2, évoque en effet les révocations pour faute grave comme la pédophilie ou la corruption, mais aussi pour des raisons de santé.

Selon la presse britannique, les faits qui sont reprochés à cet évêque remonteraient aux années 1990, et Mgr Lee aurait présenté ses excuses en 2010.

Saisi de plaintes des victimes du prêtre, devenues entre temps adultes, il l'aurait muté au sein de son diocèse, et aurait mis deux ans à prévenir la police, en 1995.

"Aucune parole d’excuse et aucun geste de repentance ou de regret ne pourra compenser l’énorme préjudice dont vous avez souffert", avait-il reconnu récemment devant des victimes.

L'Eglise irlandaise, a été, plus que toute autre, frappée par un scandale de très grand ampleur de sévices sexuels commis par des prêtres et des religieux sur des mineurs. Plusieurs évêques et prêtres ont été sanctionnés. Le pays est encore confronté à la révélation de nouvelles affaires, qui ont eu lieu la plupart du temps dans les années 70 et 80.

Les nombreuses institutions de l'Eglise irlandaise, jadis toutes puissantes, s'occupant d'enfants (écoles, orphelinats, organisations de jeunesse,...) ont été dans le collimateur des enquêtes de la justice irlandaise. Et souvent des évêques ont tenté de dissimuler les scandales, ce que le pape Benoît XVI avait déjà condamné sans appel.

Avec l'acceptation de cette nouvelle démission, François poursuit aussi le renouvellement de l’épiscopat irlandais amorcé par Benoît XVI.

Le 7 mai dernier, il avait nommé un nouvel évêque pour le diocèse irlandais de Kildare et Leighlin en la personne de Mgr Denis Nulty, qui remplaçait Mgr Moriarty, démissionnaire en avril 2010 après avoir été mis en cause dans des rapports officiels sur la pédophilie dans le clergé irlandais.

Les révélations de scandales de pédophilie dans l'Eglise se poursuivent: l'Eglise polonaise est éclaboussée par les délits commis par un prêtre et un nonce polonais en République dominicaine. Au Pérou, un évêque auxiliaire a été destitué pour pédophilie. Au Chili, l'Eglise est éclaboussée par le scandale pédophile commis par un prêtre.

Le pape François poursuit la politique de tolérance zéro de son prédécesseur sur ce fléau.

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