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Roumanie: manifestations contre un projet canadien de mine d'or

Manifestation le 1er septembre 2013 à Bucarest contre un projet canadien de mine d'or [Karina Knapek / AFP] Manifestation le 1er septembre 2013 à Bucarest contre un projet canadien de mine d'or [Karina Knapek / AFP]

Plusieurs milliers de personnes manifestaient dimanche à Bucarest et dans plusieurs villes de Roumanie contre un projet canadien de mine d'or prévoyant d'utiliser de grandes quantités de cyanure dans un village de Transylvanie.

A Bucarest, plus de 3.000 manifestants ont sillonné le centre ville jusqu'au siège du gouvernement où ils ont scandé des slogans contre ce projet.

De retour place de l'Université, point de départ de leur manifestation, ils se sont assis sur la chaussée, bloquant en partie la circulation sur le principal axe routier de la capitale, ont constaté des journalistes de l'AFP. Un cordon de gendarmes leur faisait face.

"Nous ne voulons pas de cyanure, nous ne voulons pas de dictature" ou encore "Unis, nous sauverons Rosia Montana", scandaient les protestataires, dont de nombreux jeunes et des familles.

Ils étaient un millier à Cluj (nord-ouest) et des centaines à Timisoara (ouest), Alba Iulia (centre) et Iasi (nord-est), selon la gendarmerie et les médias locaux.

Les protestataires ont conspué les hommes politiques, du gouvernement et de l'opposition, accusés de favoriser ce projet contre l'avis de la population.

Manifestation le 1er septembre 2013 à Bucarest contre un projet canadien de mine d'or [Karina Knapek / AFP]
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Manifestation le 1er septembre 2013 à Bucarest contre un projet canadien de mine d'or

"Cette mine va détruire une zone très belle où on pourrait développer le tourisme", estime Ioana Frangulea, 20 ans, étudiante en horticulture à Bucarest.

Le gouvernement de centre gauche du Premier ministre Victor Ponta doit soumettre au parlement un projet de loi déclarant "d'intérêt national exceptionnel" l'exploitation minière voulue par la société canadienne Gabriel Resources dans le village de Rosia Montana (nord-ouest), en dépit de l'opposition des défenseurs de l'environnement et du patrimoine.

Ce texte prévoit entre autres de faciliter les expropriations.

"C'est la première fois qu'un projet de loi est fait seulement pour une compagnie", estime le sociologue Mircea Kivu, venu manifester.

"Beaucoup de manifestants ne sont pas ici seulement pour des raisons écologiques mais parce qu'ils ont l'impression d'avoir été trompés", a-t-il ajouté.

Lorsqu'elle était encore dans l'opposition, la coalition de centre gauche avait promis de bloquer le projet de mine d'or de Rosia Montana et l'exploration des gaz de schiste.

Manifestation le 1er septembre 2013 à Bucarest contre un projet canadien de mine d'or [Karina Knapek / AFP]
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Manifestation le 1er septembre 2013 à Bucarest contre un projet canadien de mine d'or

Mais depuis son arrivée au pouvoir en 2012, le gouvernement de centre gauche a donné des permis d'exploitation à Chevron pour les gaz de schiste et déclaré la mine d'or de Rosia Montana priorité nationale.

La société Gabriel Resources s'est réjouie du projet de loi "qui va accélérer le développement de la plus grande mine d'or d'Europe".

Gabriel Resources prévoit d'extraire, via sa filiale Rosia Montana Gold Corporation, 300 tonnes d'or et 1.600 tonnes d'argent.

Elle promet 900 emplois durant la phase d'exploitation qui durera 16 ans et d'importantes retombées économiques pour la région.

Le projet conduira à la destruction de quatre montagnes autour du village et endommagera une partie de galeries minières romaines uniques, mettent en garde les archéologues.

Il prévoit également l'utilisation d'une moyenne de 12.000 tonnes de cyanure par an.

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