En direct
A suivre

50 ans après, Obama sur les traces de Martin Luther King

La statut du mémorial de Martin Luther King, le 24 août 2013 à Washington [Jewel Samad / AFP/Archives] La statut du mémorial de Martin Luther King, le 24 août 2013 à Washington [Jewel Samad / AFP/Archives]

Point d'orgue de la commémoration de la "marche sur Washington", Barack Obama doit intervenir mercredi depuis l'endroit même où Martin Luther King avait prononcé le discours historique "Je fais un rêve" il y a 50 ans.

M. Obama, accaparé ces derniers jours par l'attaque chimique meurtrière contre des civils en Syrie, doit s'exprimer à partir de 15H05 (18H05 GMT) sur les marches du "Lincoln Memorial", dans le centre de Washington, où des milliers de personnes sont attendues.

Sur les traces du défenseur des droits civiques, l'une de ses références personnelles, le premier président noir des Etats-Unis a l'intention de "célébrer ce qui a été accompli par tous ces gens grâce auxquels nous sommes là aujourd'hui", a-t-il expliqué mardi à une radio.

Mais, face à l'immense esplanade du "Mall", à l'autre bout de laquelle il a été investi deux fois à la présidence, il voudra aussi rappeler "qu'il y a encore du travail à accomplir".

Le discours de "MLK", le 28 août 1963, avait rassemblé près de 250.000 personnes et sa fameuse litanie "I have a dream" ("Je fais un rêve") exprimait son souhait de relations apaisées entre les communautés.

Ces mots sont gravés sur les marches du monument à l'endroit précis où il avait prononcé son allocution, à l'orée de la promulgation des lois sur les droits civiques en 1964 et 1965.

Dans cet entretien accordé à l'émission de l'animateur radio Tom Joyner, M. Obama a prévenu d'emblée que son intervention "ne sera pas aussi bonne" que celle du pasteur d'Atlanta (Géorgie, sud-est).

Ce texte est "peut-être l'un des cinq meilleurs discours dans l'histoire des Etats-Unis. Et les mots qu'il a prononcés à ce moment-là, alors que les enjeux étaient si élevés, et la façon dont il a saisi les espoirs et les rêves d'une génération tout entière, sont à mon avis sans égal", a insisté le président.

Inégalités persistantes

King, assassiné par un Blanc en 1968 à l'âge de 39 ans, "serait émerveillé par les progrès que nous avons faits" depuis l'époque de la ségrégation, a estimé M. Obama, en évoquant "l'égalité devant la loi, l'accès au service juridique (...), les milliers d'élus afro-américains dans le pays".

Mais le président a reconnu que d'importantes inégalités économiques persistaient entre les minorités et la majorité blanche. Le taux de chômage des Noirs (12,6%) est quasiment le double de la moyenne.

King "dirait que nous n'avons pas fait autant de progrès (dans ce volet) qu'en matière civique et sociétale, et qu'avoir un président noir n'est pas suffisant", a ajouté M. Obama, qui, depuis sa campagne de 2008 a souvent fait preuve de prudence sur la question sensible des relations interraciales.

La réaction du président à l'affaire Trayvon Martin, un jeune Noir abattu en février 2012 en Floride (sud-est) à l'issue d'un affrontement avec un vigile volontaire qui a été ensuite acquitté, avait été d'autant plus remarquée.

"Il y a 35 ans, j'aurais pu être Trayvon Martin", avait affirmé M. Obama le mois dernier. Emu, il avait parlé d'une "histoire qui ne disparaît pas" pour les Noirs et révélé s'être senti jadis stigmatisé à cause de la couleur de sa peau.

Des dizaines de milliers de personnes ont déjà participé samedi aux commémorations de la "marche sur Washington", lors desquelles le fils de King et la mère de Trayvon Martin se sont exprimés. "Le travail n'est pas fini, le voyage n'est pas terminé!", avait lancé Martin Luther King III.

Les anciens présidents démocrates Bill Clinton et Jimmy Carter figurent parmi les autres orateurs attendus mercredi.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités