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Trois civils abattus en plein salon de thé en Thaïlande

Un policier thaïlandais tient une arme [Madaree Tohlala / AFP/Archives] Un policier thaïlandais tient une arme [Madaree Tohlala / AFP/Archives]

Trois clients d'un salon de thé ont été abattus samedi par des hommes en armes se prétendant membres des forces de l'ordre, nouvel acte de violence dans l'extrême sud de la Thaïlande, en proie à une insurrection séparatiste musulmane.

La petite dizaine d'assaillants s'est présentée avec des documents officiels et des casquettes semblables à celles de forces de l'ordre thaïlandaises avant d'ouvrir le feu, tuant trois clients de ce salon de thé de Raman, dans la province de Yala.

Ces membres présumés de la rébellion séparatiste musulmane locale "avaient des documents officiels affirmant qu'ils étaient là pour enquêter", a expliqué le major Prathuang Suwanchatri, de la police de Raman.

"Les trois victimes étaient d'anciens responsables de villages ayant coopéré avec les autorités", a ajouté le responsable policier, pour expliquer le choix des victimes visées, alors même qu'elles étaient musulmanes.

Les rebelles musulmans du sud de la Thaïlande s'en prennent en effet généralement aux représentants de l'Etat, des enseignants aux policiers.

La dernière attaque meurtrière remonte au 16 août, quand quatre policiers ont été tués en plein jour vendredi devant une crèche de la région.

L'insurrection a fait plus de 5.700 morts depuis 2004, frappant indistinctement bouddhistes et musulmans dans cette région rattachée à la Malaisie jusqu'au début du XXe siècle.

Les négociations de paix entre les rebelles, notamment du Barisan Revolusi Nasional (BRN, Front national révolutionnaire) et les autorités thaïlandaises sont au plus bas, après les menaces des rebelles de se retirer du processus.

De nouvelles discussions avaient pourtant eu lieu vendredi. Le général Prayut Chan-O-Cha avait annoncé qu'elles se poursuivraient en septembre, mais avait appelé les rebelles à cesser leurs attaques.

"Si vous voulez soumettre des exigences, vous devez au préalable cesser les violences", avait-il déclaré.

Les insurgés musulmans ne font pas partie d'un mouvement jihadiste mondial, mais se rebellent contre ce qu'ils vivent comme une discrimination contre la population d'ethnie malaise et de religion musulmane dans un pays essentiellement bouddhiste.

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