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91 agressions sexuelles en 4 jours place Tahrir

Manifestation au Caire contre les violences sexuelles. [KHALED DESOUKI / AFP]

Alors que le peuple égyptien manifeste à nouveau contre le pouvoir, l'organisation Human Rights Watch (HRW) rapporte ce mercredi 3 juillet que près d'une centaine d'agressions sexuelles ont été commises en quelques jours.

 

Depuis le 30 juin dernier, l'organisation Human Rights Watch (HRW) a recensé 91 cas d'agressions sexuelles, dont certaines allant jusqu'au viol lors des manifestations sur la place Tahrir, au Caire. Dans son rapport, HRW évoque une véritable "épidémie de violences sexuelles".

Parmi les victimes, quatre ont eu besoin d'une assistance médicale dont deux ont été évacuées par ambulance et l'une d'elle a même dû subir une intervention chirurgicale.

Selon les associations égyptiennes d'aides aux victimes, le mode opératoire est sensiblement le même à chaque cas : un groupe de jeunes hommes repèrent une victime, "l'encercle de façon à la séparer de ses amis" avant de l'agresser, de tenter de lui arracher ses vêtements et parfois même de la violer. Souvent, la victime est traînée au sol pour être à l'écart de la foule. Les agressions peuvent durer jusqu'à 45 minutes.

HRW rapporte également que des femmes ont été "battues avec des chaînes métalliques, des bâtons, des chaises ou attaquées avec des couteaux".

 

Un phénomène d'ampleur

Les témoignages d'agressions sexuelles et de viols, notamment de journalistes, lors des manifestations sur la place Tahrir se multiplient depuis le début de la révolte égyptienne.

Le 11 février 2011, une journaliste américaine de CBS, Lara, Logan, avait subi une violente agression pendant près de 30 minutes après avoir été séparée de son équipe. Rapatriée aux Etats-Unis, elle avait été hospitalisée pendant quatre jours.

La correspondante de la chaîne France 24, Sonia Dridi, avait elle aussi été victime d'une agression sexuelle le 20 octobre 2012 par une foule de jeunes hommes.

 

HRW dénonce l'impunité qui règne dans le pays

Selon Joe Stork, directeur adjoint du Moyen-Orient dans l'organisation, ce phénomène s'explique en raison de l'impunité qui règne en Egypte à l'égard des violences sexuelles faites aux femmes. Les Egyptiennes vont rarement porter plainte auprès de la police en cas d'agression sexuelles "car elles n'ont aucune raison de croire qu'il y aura une enquête sérieuse de réalisée".

Il souligne également que le discours des officiels égyptiens est un "élément clé" du problème. Human Rights Watch rappelle ainsi qu'en février 2012, le Conseil de la Choura (Conseil consultatif égyptien) avait blâmé les femmes victimes d'agressions sexuelles place Tahrir, soulignant qu'elles étaient "responsables à 100% de leur viol puisqu'elles se mettaient dans ce genre de situation". 

 

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