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Les Casques bleus prennent le relais au Mali

Cérémonie à Bamako pour la mise en place de la Minusma. [HABIBOU KOUYATE / AFP]

Après les soldats français de l'opération Serval et les troupes africaines de la Misma, ce sont les Casques bleus qui prennent position au Mali pour assurer la sécurité et la stabilité du pays.

 

La nouvelle mission de paix de l'ONU, la Minusma, a été mise en place au Mali ce lundi 1er juillet et aura la lourde tâche de poursuivre la sécurisation du pays, en particulier dans le nord, et sa stabilisation..

Fin décembre, la Minusma, comptera près de 12.600 hommes (militaires et policiers) sous le commandement du général rwandais Jean-Bosco Kazura. Mais pour le moment, ce sont 6.000 hommes issus de la Misma (forces africaines de la Cédéao) qui sont déployés sous mandat onusien. D'autres soldats devraient les rejoindre ensuite. Ces troupes devraient venir d'Afrique mais également d'Asie et d'Amérique Latine.

 

Les mandats des Casques bleus

Selon la résolution 2100 du Conseil de sécurité de l'ONU, la Minusma est chargée de plusieurs missions.

- La première consiste à assurer la sécurité du pays. Il s'agit de la "stabilisation des principales agglomérations et contribution au rétablissement de l'autorité de l'Etat dans tout le pays".

- "Contribution à la mise en œuvre de la feuille de route pour la transition, y compris le dialogue national et le processus électoral". Les Casques bleus devront ainsi assurer la sécurité lors de l'élection présidentielle, dont le premier tour doit avoir lieu le 28 juillet.

- Protection des civils

- "Promotion et défense des droits de l'Homme". Ce, en surveillant toutes atteintes et en procédant à des enquêtes si nécessaires.

- "Soutien de l'action humanitaire". Les hommes de la Minusma devront veiller à la sécurisation et à l'acheminement de l'aide humanitaire.

- "Appui à la sauvegarde du patrimoine culturel", en protégeant (en collaboration avec l'Unesco), les sites historiques de toutes attaques. A Tombouctou, les groupes jihadistes avaient notamment brûlé de précieux manuscrits et détruit des mausolées anciens.

- "Action en faveur de la justice nationale et internationale". Autrement dit, aider les autorités de transition maliennes à rechercher et traduire en justice (au niveau national ou devant la Cour pénale internationale) les auteurs de crimes de guerre.

 

Une opération délicate

Les Casques bleus devraient faire face une situation difficile sur le terrain. En effet, si les villes du Nord, Gao, Tombouctou et Kidal, ont été reprises par l'armée française et des unités maliennes gouvernementales aux groupes jihadistes et criminels liés à Al-Qaïda, des éléments résiduels y sont encore présents. Le 10 mai dernier, deux attentats-suicide visant des soldats maliens ont frappé deux villes du Nord, Ménaka et Gossi. Un cadre du Mujao (groupe terroriste islamiste) avait revendiqué cette attaque.

Début juin, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon admettait d'ailleurs que la situation sur le terrain restait compliquée. Il soulignait ainsi que si les groupes jihadistes avaient perdu une grande partie de "leur sanctuaire" dans le nord du pays, ils avaient toujours "la capacité de faire peser une menace importante", ainsi que "des réseaux de soutien et des structures de recrutement".

En outre, le secrétaire général adjoint des Nations-unies chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, reconnaissait ce matin au micro de RFI que les troupes de la Misma (qui sont intégrées à la Minusma) ne sont pas tout à fait prêtes : "Ce troupes ne sont pas toujours exactement aux normes des Nations-unies, qu'il s'agisse des effectifs, des équipements, ou de l'entraînement sur le plan du droit humanitaire et du respect des droits de l'Homme".

Aussi, ils bénéficient d'une période de quatre mois pour se conformer aux normes onusiennes.

 

Quid de l'opération Serval ?

A ce jour, il y a encore 3.200 soldats français présents au Mali. Ils sont déployés essentiellement dans le nord du pays à Gao, à Tessalit, à l'aéroport de Kidal et dans l'adrar des Ifoghas. Au plus fort de l'opération Serval, la force française était composée de 4.500 soldats.

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, indiquait la semaine dernière lors d'une conférence de presse que les effectifs français devraient être ramenés à environ 2.000 militaires fin août et à un millier à la fin de l'année.

Aussi, les troupes françaises toujours sur place devront soutenir et appuyer la Minusma dans son installation. Mais sa capacité d'intervention sera limitée. "Nous interviendrons si la force de l'ONU ne peut pas faire face à un danger particulier", a ainsi expliqué l'ambassadeur français Gérard Araud.  

 

 

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