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L'Afrique attend de pied ferme Barack Obama

Barack Obama.[AFP]

Tel un porte-bonheur, son nom est partout en Afrique. Des simples t-shirts à son effigie au fronton d’une école nigériane, en passant par l’enseigne d’un barbier tanzanien, Obama est considéré comme un enfant du continent.

Autant dire que pour sa première véritable tournée en Afrique subsaharienne (après un voyage éclair au Ghana en 2009), qui débute aujourd’hui et se termine le 3 juillet, le premier président noir des Etats-Unis est plus qu’attendu.

D’autant qu’après l’excitation de son élection, sa relative absence sur le continent de son père, Kenyan, en a déçu plus d’un. En se rendant au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie, Obama aura donc la double mission de reconquérir le cœur des Africains et de remettre les Etats-Unis au centre de l’économie africaine.

 

De grands enjeux économiques

En visite au Ghana en juillet 2009, Barack Obama avait déclaré que «l’avenir de l’Afrique appartient aux Africains».

Mais depuis, la Chine est devenue le premier partenaire du continent. Et le gouvernement américain n’a pas l’intention de lui laisser l’emprise sur les nombreuses matières premières dont regorge la région.

Le mois dernier, la Maison Blanche a fait savoir son souhait d'«étendre la croissance économique, l’investissement et le commerce, de renforcer les institutions démocratiques, et d’investir dans une nouvelle génération de dirigeants africains».

«L’Afrique possède un potentiel économique et démographique important, c’est donc un passage obligé, estime, Olivier Richomme, auteur de De la diversité en Amérique (Editions Pups). Pour autant, vu la situation économique difficile dans laquelle se trouve l’Amérique, il ne faut pas s’attendre à de grands accords bilatéraux

Cette tournée africaine pourrait donc porter essentiellement sur l’aide dans le domaine de la santé et du développement. Surtout, elle permettra à Barack Obama de dire à l’Afrique et aux Africains qu’il ne les oublie pas.

 

L’homme avant le dirigeant

En 2008, l’Afrique a placé beaucoup d’espoir dans l’élection du premier président noir des Etats-Unis. Mais très vite, Barack Obama a dû faire face à de nombreux défis. La crise économique couplée à la fin de l’engagement en Irak et en Afghanistan ont reporté toute volonté de politique africaine de la part de Washington.

Vu d’Afrique, ce délaissement a été une déception. «Ils s’imaginaient, comme beaucoup, qu’Obama serait un peu leur président, explique Nicole Bacharan, politologue franco-américaine. Donc, même s’il existe une vraie liesse populaire, il n’arrive pas en terrain conquis

En témoignent les quelques manifestations qui s’organisent contre sa présence en Afrique du Sud. Néanmoins, Obama devrait recevoir un accueil des plus chaleureux. Car, plus que le dirigeant, les Africains veulent saluer l’homme, le symbole, ce qu’il représente.

Et si la santé d’un autre symbole, Nelson Mandela, occulte pour le moment la visite du président américain, elle pourrait finalement donner lieu à une sorte de passage de témoin de la lutte pour l’égalité des races à travers le monde.

 

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