Pour les sociaux-démocrates, Merkel conduit l'Europe à "l'anorexie"

Le président des Sociaux-démocrates allemands, Sigmar Gabriel, a fustigé samedi la cure d'austérité imposée par la chancelière Angela Merkel pour résoudre la crise de l'euro, qui conduit, selon lui, l'Europe à "l'anorexie".

"Le régime imposée par Merkel en Europe a entre temps depuis longtemps conduit à l'anorexie", a lancé M. Gabriel, invité au congrès des Verts à Berlin où doit être adopté le programme gouvernemental des écologistes.

Et de citer le chômage des jeunes dans les démocraties voisines de l'Allemagne, en Espagne, au Portugal, en Italie, en France, en Grèce. "A ces jeunes qui vont construire l'Europe dans quelques années, nous devons donner une autre Europe", a-t-il martelé, sous les applaudissements des quelque 800 délégués écologistes.

Il a averti l'Allemagne, "championne des exportations", que la crise économique allait l'atteindre si une telle politique d'austérité en Europe était poursuivie. "Si l'on pousse 27 pays à économiser en même temps, on finit par se trouver soi-même en difficulté", a prévenu M. Gabriel, premier président du Parti social-démocrate (SPD) à tenir un discours lors d'un congrès des Verts.

En France, les socialistes ont dénoncé avec une virulence rare "l'intransigeance égoïste" d'Angela Merkel, "chancelière de l'austérité", qui "ne songe à rien d'autre qu'à l'épargne des déposants outre-Rhin, à la balance commerciale enregistrée par Berlin et à son avenir électoral".

Le SPD et les Verts allemands sont déterminés à lutter ensemble pour battre la coalition conservatrice-libérale d'Angela Merkel aux législatives du 22 septembre prochain. Le SPD et les Verts sont crédités, de 23 à 26% pour le premier, et d'environ 14% pour le second selon les sondages. Les conservateurs de Merkel, très populaire dans son pays, obtiendraient, selon les récents sondages, 42%, et les Libéraux 4%, soit sous la barre des 5% nécessaires pour entrer au Bundestag.