En direct
A suivre

Syrie : inquiétude pour deux évêques enlevés

Des rebels au régime syrien de Bachar al-Assad à Alep, le 21 avril 2013 [Miguel Medina / AFP] Des rebels au régime syrien de Bachar al-Assad à Alep, le 21 avril 2013 [Miguel Medina / AFP]

Le sort de deux évêques enlevés en Syrie suscitait mardi l'inquiétude internationale, au moment où de nouveaux combats acharnés opposaient les rebelles à l'armée et le Hezbollah libanais dans la région centrale de Homs.

Dans le même temps, un responsable du renseignement militaire israélien a accusé le régime du président syrien Bachar al-Assad d'"utiliser des armes chimiques", probablement du sarin, dans sa guerre contre les rebelles qui a fait plus de 70.000 morts en deux ans selon l'ONU.

Après le rapt de Yohanna Ibrahim, chef du diocèse syriaque orthodoxe d'Alep et de Boulos Yaziji, chef du diocèse grec orthodoxe de la ville, le président par intérim de l'opposition syrienne, George Sabra, a assuré qu'il ferait tout ce qu'il est en son pouvoir pour tenter de les retrouver et les libérer, lors d'un entretien téléphonique avec le chef de la diplomatie grecque.

Selon des sources au sein des diocèses concernés et le ministère syrien du Waqf en charge des Affaires religieuses, les ravisseurs seraient des "jihadistes tchétchènes" qui ont intercepté la voiture des deux prélats dans la région d'Alep.

Ils ont fait descendre le chauffeur, tué par la suite d'une balle, et une autre personne, selon une source du diocèse grec orthodoxe. "Selon cette personne-là, les ravisseurs parlaient en arabe littéraire et avaient l'air d'étrangers. Ils lui ont dit qu'ils étaient des jihadistes tchétchènes".

Boulos Yaziji, chef du diocèse grec orthodoxe de la ville d'Alep, le 10 février 2013 dans l'église de sa ville [Louai Beshara / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Boulos Yaziji, chef du diocèse grec orthodoxe de la ville d'Alep, le 10 février 2013 dans l'église de sa ville
 

Les chrétiens (5% de la population syrienne) se sont tenus globalement à l'écart des violences depuis le début du conflit.

Le Vatican a annoncé que le pape François priait pour la libération des deux évêques orthodoxes, tandis que l'Église orthodoxe russe a appelé la communauté mondiale à "s'unir" pour les retrouver "le plus vite possible". Le Premier ministre grec Antonis Samaras est pour sa part en "contact constant" avec le chef spirituel de l'église orthodoxe Bartholomée à Istanbul.

Bataille de vie ou de mort à Qousseir

Sur le front, la bataille était de plus en plus acharnée dans la région de Qousseir, dans la province de Homs, entre les rebelles et l'armée syrienne soutenue par des combattants du Hezbollah chiite libanais.

"L'armée est en train de mener la bataille sur les fronts nord et est de la région de Qousseir et le Hezbollah est sur les fronts sud et ouest", plus proches de la frontière libanaise, selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Une source militaire a affirmé à l'AFP que l'armée poursuivait "son avancée" dans cette région, soutenant que la prise de la ville de Qousseir, place forte de la rébellion depuis plus d'un an, "n'est plus qu'une question de jours".

Néanmoins, selon M. Abdel Rahmane, la prise la ville pourrait s'avérer compliquée en raison "de la farouche résistance des rebelles". "Ils sont prêts à mourir pour défendre leur ville et l'armée ne pourra reprendre la ville de Qousseir que si elle la détruit complètement", dit-il.

L'implication du Hezbollah est violemment dénoncée par l'opposition syrienne qui y a vu une "déclaration de guerre" mais aussi par les adversaires libanais du parti chiite qui craignent l'entraînement du Liban dans la spirale de la violence.

Comme ils le font depuis plus d'une semaine, les rebelles ont tiré mardi deux obus en direction de la région libanaise du Hermel, bastion du Hezbollah, en guise de riposte.

Pour compliquer encore la situation, deux cheikhs salafistes libanais ont appelé au jihad (guerre sainte) en Syrie pour défendre les habitants sunnites dans la région de Homs, en réaction à l'intervention du parti chiite.

"De même que le Hezbollah envoie des combattants défendre des régions chiites (...), nous aussi allons envoyer des hommes et des armes à nos frères sunnites à Qousseir", a affirmé cheikh Salem al-Rafii.

En Israël, le général Itaï Brun, chef du département de recherche et d'analyse au sein des renseignements de l'armée, a affirmé que Damas "a utilisé des armes chimiques mortelles contre les rebelles lors d'une série d'incidents ces derniers mois", et qu'il s'agissait "apparemment du sarin".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités