Depuis l'essai nucléaire du 12 février dernier et les sanctions du Conseil de l'ONU qui ont suivi, la tension ne cesse de monter dans la péninsule coréenne. La menace la plus inquiétante concerne les tirs de missiles. Mais quelles sont les capacités balistiques réelles du régime de Kim Jong-Un ?
Entre les menaces apocalyptiques du régime nord-coréen et les réponses musclées des Etats-Unis, du Japon et de la Corée du Sud, la crise prend une ampleur considérable. La Corée du Nord a-t-elle les moyens de ses provocations ? Le point sur l'armement du régime de Pyongyang.
Des missiles de longue portée ?
A ce jour, la Corée du Nord ne dispose pas d'une capacité à lancer un missile balistique intercontinental (ICBM). En revanche, le développement d'une telle technologie est en cours.
En effet, le 12 décembre dernier, la Corée du Nord est parvenue à lancer une fusée Unha-3. Selon la version officielle, ce lancement visait à mettre un satellite en orbite. Mais pour la communauté internationale ce tir camouflait en réalité un essai de missile à longue portée Taepodong 2.
Aussi, selon la Corée du Sud l'analyse du tir a permis d'établir que "le missile est capable de voler plus de 10.000 km, avec une charge comprise entre 500 et 600kg". En théorie, une telle distance permettrait d'atteindre l'Asie, l'Europe de l'Est, l'Afrique de l'Ouest, l'Alaska et une partie de la côte Ouest des Etats-Unis.
Mais, pour l'heure, le régime nord-coréen n'en est encore qu'au développement. Et selon le quotidien Le Monde, il "faudra encore des années à la Corée du Nord avant de disposer d'un arsenal" de missiles longue portée.
Les missiles de courte et moyenne portée
D'après Le Monde, la Corée du Nord "dispose d'un arsenal important" de ces missiles. Le pays comptabiliserait ainsi environ 600 missiles Hwasong-5 et 6 ainsi qu'une centaine de missiles Nodong.
Les missiles Hwasong -5 et 6 ont une portée théorique de 300 et 500 km tandis que les missiles Nodong ont une portée théorique de 900 km.
Pour autant, selon le quotidien français qui cite le think tank Institut international pour les études stratégiques (IISS) de Londres, ces types de missiles ont une marge d'erreur importantes et ne sont donc pas d'une efficacité redoutable. "L'utilité militaire de l'arsenal de missiles équipés d'armes conventionnelles serait très limité, en raison de la très faible précision de ces engins", affirme ainsi l'IISS.
Le cas des missiles Musudan
La semaine dernière, la Corée du Nord a procédé à l'installation de deux missiles de moyenne portée sur sa côte orientale. Selon un haut responsable militaire sud-coréen, ces deux missiles Musudan ont été transportés par train puis installés sur "des véhicules équipés d'un dispositif de lancement".
Le missile Musudan, dévoilé en octobre 2010 lors d'un défilé militaire, a une portée théorique de 3.000 km, soit la capacité d'atteindre la Corée du Sud ou le Japon. La portée du missile Musudan peut atteindre les 4.000 km en charge légère. Il pourrait alors frapper l'île de Guam dans le Pacifique, base américaine où se trouvent 6.000 soldats.
Reste que la Corée du Nord n'a encore jamais testé ces missiles.
Un tir le 15 avril ?
La semaine dernière, des sources militaires nord-coréenne citées par l'agence de presse Yonhap affirmaient que le régime pourrait procéder à un tir de missile lundi 15 avril. Ce jour n'aurait pas été choisi par hasard puisqu'il correspond à la date anniversaire de la naissance du fondateur du régime, Kim Il-Sung, décédé en 1994.
Reste à savoir si ces déclarations sont un nouvel épisode de la surenchère ou si la Corée du Nord prendra le risque de mettre ses menaces à exécution.
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