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Le premier Vendredi Saint du pape François au Colisée

Le pape François célèbrant une messe à Saint-Pierre au Vatican, le 28 mars 2013 [Vincenzo Pinto / AFP] Le pape François célèbrant une messe à Saint-Pierre au Vatican, le 28 mars 2013 [Vincenzo Pinto / AFP]

Pour la première fois, le pape François préside au Colisée le traditionnel chemin de Croix retraçant la passion et la mise à mort du Christ, le Vendredi Saint, au lendemain d'une cérémonie de lavement des pieds dans une prison, totalement inédite au Vatican.

Après avoir lavé les pieds de douze jeunes détenus, dont des jeunes filles et des musulmans dans le centre de détention de Casal del Marmo, le pape devait continuer le marathon pascal de manière plus classique, à commencer dans l'après-midi par la récitation de la Passion dans la basilique Saint-Pierre.

Seul changement de taille: il a voulu que plusieurs lectures et processions soient raccourcies dans les diverses célébrations qui auront lieu avant dimanche, a dit le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.

"Cela répond au désir de simplicité du pape. Il a une grande austérité dans sa manière de célébrer la liturgie", a-t-il souligné.

Au Colisée, le nouveau pape de 76 ans ne portera pas la croix de bois, lors d'une des quatorze stations qui commémorent la passion et la crucifixion de Jésus sur le Golgotha à Jérusalem.

Il s'installera comme son prédécesseur Benoît XVI sous un dais sur une terrasse du Palatin qui domine le célèbre amphithéâtre où des milliers de chrétiens avaient été martyrisés aux premiers siècles. Et il prendra la parole à la fin, s'adressant à la foule des fidèles.

L'an dernier, Benoît XVI, alors très fatigué et pâle, assis sous un dais au-dessus de l'amphithéâtre, avait écouté les méditations rédigées par un couple italien sur les problèmes de la famille contemporaine.

Bien avant sa démission, cette année, les méditations avaient été commandées par Benoît XVI au patriarche maronite libanais Bechara Boutros Raï, qui avait demandé à deux jeunes Libanais de les rédiger.

Une manière de mettre en relief le drame du Moyen-Orient, avec la guerre en Syrie, la difficile coexistence entre musulmans et chrétiens, la montée de l'islamisme, le départ de nombreux chrétiens vers l'Occident.

Le pape François célèbrant une messe à Saint-Pierre au Vatican, le 28 mars 2013 [Vincenzo Pinto / AFP]
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Le pape François célèbrant une messe à Saint-Pierre au Vatican, le 28 mars 2013
 

Les méditations feront de nombreuses références "aux traditions des pères orientaux, aux liturgies orientales et l'exhortation du pape Benoît XVI pour le Moyen-Orient", rendue publique l'an dernier, a précisé le père Lombardi.

Des séminaristes chinois, des familles italiennes, des religieuses du Liban et du Nigeria, des jeunes du Brésil --où se tiendront les prochaines Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) fin juillet en présence du pape François-- porteront notamment la croix sur le parcours traditionnel.

La tonalité de ces méditations devrait tourner plus généralement autour de la défense de la vie, menacée par les guerres, l'intolérance, l'oppression, mais aussi par des lois (avortement, euthanasie) qui, selon l'Eglise, ne défendent pas assez les droits des plus faibles.

Des conceptions que François, qui martèle un message constant pour la "protection de la création", reprend à son compte.

Le père Lombardi a révélé que le pape argentin a eu jeudi une nouvelle "conversation longue, intense, significative et belle avec le pape émérite Benoît XVI" qui se trouve dans la résidence des papes à Castel Gandolfo, au sud de Rome.

Ils ont évoqué la "messe chrismale" que François venait de célébrer devant 1.600 prêtres, dans laquelle il avait parlé de la crise des vocations et dessiné les contours du prêtre qu'il souhaite dans l'avenir: à la fois ouvert, joyeux, "allant aux périphéries" du monde, accueillant, attentif aux réalités concrètes des fidèles.

Depuis son élection, François a rencontré Benoît XVI à Castel Gandolfo, dans une entrevue historique et empreinte d'émotion. Il lui a aussi téléphoné trois fois.

Le pape, qui aime rencontrer les gens et n'a pas le tempérament réservé de Joseph Ratzinger, a un emploi du temps toujours un peu improvisé, qui prend de court ses collaborateurs. Il s'est invité jeudi à la table du substitut à la secrétairerie d'Etat, Mgr Giovanni Angelo Becciu (numéro deux dans cette administration), qui avait convié sept prêtres engagés dans divers secteurs caritatifs, a révélé le père Lombardi.

 

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