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Jean, Clément, Innocent... le futur pape choisira son nom

Une fumée noire s'est échappée de la Chapelle Sixtine mercredi en fin de matinée Une fumée noire s'est échappée de la Chapelle Sixtine mercredi en fin de matinée[JOHANNES EISELE / AFP]

Mercredi matin, une fumée noire s'est élevée de la cheminée de la chapelle Sitxtine au dessus de la place Saint-Pierre. Aucun cardinal n'a donc obtenu les 2/3 des suffrages, nécessaires à l'élection d'un pape. Et la première interrogation qui agite les esprits : c'est le nom que choisira le prochain Souverain Pontife.

Le futur pape pourra en effet, selon la tradition, déterminer le nom qu'il portera pendant son pontificat: forme latinisée de son nom de baptême, nom d'un prédécesseur ou d'un saint sont les options qui s'offriront au 266e souverain pontife de l'histoire.

La règle veut que le successeur de l'apôtre Pierre sur le trône de l'Eglise choisisse son nom juste après avoir été élu par l'assemblée des cardinaux réunis en conclave.

Le nom du nouveau pontife est alors proclamé à la foule romaine, depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, par le cardinal protodiacre après la célèbre formule latine: "Habemus Papam".

C'est Jean Paul Ier, élu en 1978, et dont le pontificat n'avait duré que 33 jours, qui le premier a choisi de porter deux prénoms accolés l'un à l'autre - un tel double nom était sans précédent dans l'histoire de la papauté - souhaitant ainsi exprimer sa gratitude et son attachement à l'héritage laissé à l'Eglise par les pontifes Jean XXIII et Paul VI.

Jean Paul II, qui lui avait succédé en octobre 1978, avait expliqué son choix dans sa première encyclique "Redemptor hominis" du 4 mars 1979 par la volonté de s'inscrire symboliquement dans la lignée de ses plus proches prédécesseurs.

"Ce pontificat (de Jean Paul Ier) n'ayant duré qu'à peine trente-trois jours, il m'appartient non seulement de le continuer, mais, d'une certaine manière, de le reprendre au même point de départ", écrivait-il dans son encyclique.

Le pape Benoît XVI, le jour de son élection le 19 avril 2005 salue la foule [Patrick Hertzog / AFP/Archives]
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Le pape Benoît XVI, le jour de son élection le 19 avril 2005 salue la foule
 

"Jean XXIII et Paul VI constituent une étape à laquelle je désire me référer directement comme à un seuil à partir duquel je veux, en compagnie de Jean Paul Ier pour ainsi dire, continuer à marcher vers l'avenir, me laissant guider, avec une confiance sans borne, par l'obéissance à l'Esprit que le Christ a promis et envoyé à son Eglise", pouvait-on lire dans "Redemptor hominis".

Quant à Joseph Ratzinger, il a choisi le nom de Benoît XVI en référence à Benoît XV, le pape de la paix au cours de la première guerre mondiale.

Plusieurs possibilités s'offriront à son successeur pour choisir le nom qu'il portera pendant son pontificat.

Ainsi pourra-t-il opter pour une forme latinisée de son propre nom de famille, choisir le nom d'un pape précédent auquel il accolera son propre chiffre ou encore retenir le nom d'un saint.

Pie ou Innocent ?

Il peut aussi se déterminer en fonction de la signification du nom, par exemple Pie (pieux) ou Innocent.

Des considérations personnelles peuvent également entrer en ligne de compte, comme ce fut le cas pour le pape Jean XXII qui choisit son nom en référence à son propre père.

A l'origine, les papes gardaient habituellement leur nom de baptême et ceci jusqu'à la fin du premier millénaire. La coutume change en 996 quand Grégoire V abandonne son nom de baptême, Bruno. Cent trente et un de ses 133 successeurs feront de même, dont Jean Paul II.

 
 

Depuis le Galiléen Simon-Pierre, le premier pape mort en martyr en l'an 64 après Jésus-Christ, aucun pape n'a osé adopter le nom de Pierre. Jean XIV (983), qui s'appelait pourtant Pierre, n'a pas brisé ce qui est considéré comme un véritable tabou. De même pour Serge IV (1009).

Le premier nom à être choisi à plusieurs reprises était celui de Sixte, en 257 avec le pape Sixte II. Depuis, les noms les plus souvent adoptés sont Jean (21), Grégoire (16), Clément et Benoît (15), Léon et Innocent (13) et Pie (12).

Ce décompte ne tient pas compte des "antipapes" (ou papes considérés par l'Eglise comme irrégulièrement élus, tel ce pape Jean XXIII en 1410) et comporte quelques anomalies: on passe ainsi de Benoît IX (qui fut trois fois pape de 1032 à 1048) à Benoît XI en 1303, et le pape Jean XX n'a pas existé.

 

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