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Aung Suu Kyi réélue présidente du principal parti d'opposition

La présidente de la Ligue nationale pour la démocratie, Aung San Suu Kyi, au congrès du parti à Rangoun le 9 mars 2013 [Soe Than Win / AFP] La présidente de la Ligue nationale pour la démocratie, Aung San Suu Kyi, au congrès du parti à Rangoun le 9 mars 2013 [Soe Than Win / AFP]

Aung San Suu Kyi, réélue dimanche à la tête du principal parti de l'opposition birmane, a appelé sa Ligue nationale pour la démocratie (LND) à "saisir" sa chance avant les élections de 2015, à l'issue d'un congrès historique qui n'a pas répondu aux appels à rajeunir sa direction.

L'ancienne prisonnière politique, députée depuis près d'un an, a été réélue présidente à l'unanimité par les 120 membres du comité central, a précisé à l'AFP une source au sein du parti, alors qu'aucun autre candidat ne s'était présenté contre elle.

Mais au delà de sa chef de file incontestable, la Ligue, dont les 850 délégués se sont réunis pendant trois jours pour le premier congrès de leur histoire, est secouée depuis quelques mois par de vives querelles internes qui ont notamment conduit à l'expulsion de quatre membres, interdits d'accès à la réunion.

Des "conflits" que la lauréate du prix Nobel de la paix a reconnus samedi lors d'un discours appelant les délégués à l'unité.

"Il est très important que nous soyons unis en ce moment", a-t-elle répété dimanche.

"Je voudrais vous demander de ne pas laisser des sentiments personnels mettre en danger l'avenir du pays", a-t-elle encore insisté.

Un délégué de la Ligue nationale pour la démocratie au congrès du parti à Rangoun le 9 mars 2013 [Soe Than Win / AFP]
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Un délégué de la Ligue nationale pour la démocratie au congrès du parti à Rangoun le 9 mars 2013
 

"Nous devons saisir notre chance. Dans le cas contraire, ce sera une perte non seulement pour la LND, mais aussi pour le pays".

Le parti est donné favori pour les législatives de 2015 et doit dans cette perspective définir une stratégie et lancer des réflexions sur les problèmes du pays - la santé, l'éducation, le retard de développement, la corruption.

Sans oublier tourner la page de vingt années de quasi-clandestinité sous un régime militaire qui n'avait pas reconnu sa victoire aux élections de 1990.

Depuis la dissolution de la junte en mars 2011 et grâce aux réformes lancées par le nouveau régime de l'ancien général Thein Sein, la Ligue a réintégré le processus politique.

Portée par l'extraordinaire charisme de Suu Kyi, elle est devenue l'an dernier le premier parti d'opposition parlementaire, au terme de législatives partielles remportées haut-la-main.

Mais elle est à ce stade incapable d'assumer les responsabilités du pouvoir, selon les analystes, qui décrivent la réticence des compagnons de route de Suu Kyi, tous octogénaires, à céder la place à une nouvelle génération de militants.

Le congrès de la Ligue nationale pour la démocratie à Rangoun le 9 mars 2013 [Soe Than Win / AFP]
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Le congrès de la Ligue nationale pour la démocratie à Rangoun le 9 mars 2013
 

"Je remercie les membres qui ont lutté main dans la main avec la LND pendant 25 ans, et je salue aussi nos nouveaux membres", a déclaré Suu Kyi dimanche.

"Un parti peut être énergique s'il est revigoré avec du nouveau sang tout le temps", a-t-elle ajouté à la clôture du congrès.

Mais si huit des quinze membres du comité exécutif sont effectivement nouveaux, tous sont des vétérans de la LND, ce qui ne devrait ainsi pas mettre un terme aux critiques contre une hiérarchie accusée d'être déconnectée des réalités du pays.

"Le parti doit combiner" des personnes de différents horizons et générations, a ainsi commenté un diplomate occidental.

"Ils adoreraient (prendre le pouvoir), c'est certain, ils n'ont tout simplement pas la capacité ou l'expérience pour le faire", a-t-il ajouté.

Ses membres ont toutefois encore deux ans avant les élections et la présence de dizaines d'entre eux au parlement "est une bonne étape pour se préparer", a-t-il noté.

La LND reconnaît le besoin de rajeunir ses rangs, a indiqué Han Tha Myint, un des ses porte-parole.

"C'est notre principale inquiétude, la plupart de nos dirigeants deviennent âgés", a-t-il admis, assurant que le parti avait décidé de "renforcer" le rôle de sa jeunesse et de recruter des "gens compétents à l'extérieur".

Mais malgré tout, "nous sommes prêts à diriger la Birmanie depuis longtemps", a-t-il ajouté.

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