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Hugo Chavez est mort, terrassé par le cancer

Un portrait d'Hugo Chavez exposé à l'ambassade du Venezuela à Mexico où un cahier de condoléances a été ouvert au public, le 5 mars 2013 [Yuri Cortez / AFP] Un portrait d'Hugo Chavez exposé à l'ambassade du Venezuela à Mexico où un cahier de condoléances a été ouvert au public, le 5 mars 2013 [Yuri Cortez / AFP]

Le président vénézuélien Hugo Chavez est décédé mardi à Caracas à 58 ans des suites d'un cancer après 14 années de pouvoir sans partage, laissant son pays sous le choc et dans l'incertitude avant de nouvelles élections prévues dans les 30 jours.

"Nous avons reçu l'information la plus éprouvante et la plus tragique que nous puissions annoncer à notre peuple. A 16H25 (20H55 GMT) aujourd'hui 5 mars, est mort notre commandant président Hugo Chavez Frias après avoir combattu avec acharnement contre une maladie depuis près de deux ans", a déclaré dans une allocution retransmise par toutes les chaînes de télévision du pays le vice-président et héritier désigné, Nicolas Maduro.

Les autorités ont décrété sept jours de deuil et des funérailles nationales sont prévues vendredi pour Hugo Chavez qui était aussi le chef de file de la gauche latino-américaine.

Le vice-président Nicolas Maduro annonce la mort de Hugo Chavez, le 5 mars 2013 à Caracas [ / Prensa Miraflores/AFP]
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Le vice-président Nicolas Maduro annonce la mort de Hugo Chavez, le 5 mars 2013 à Caracas
 

Réduit au silence pendant une agonie de près de trois mois, le président vénézuélien n'a pu prendre congé de ses compatriotes mais il avait pris le soin de préparer sa succession en chargeant son vice-président d'assurer la transition et de se présenter comme candidat du parti socialiste au pouvoir pour d'éventuelles élections. "Nous allons être les dignes héritiers d'un géant", a assuré un vice-président au bord des larmes.

Le ministre des Affaires étrangères Elias Jaua a confirmé dans la soirée que M. Maduro serait président pendant l'intérim et qu'un scrutin présidentiel serait organisé dans les 30 jours, conformément aux instructions du président. Sur la transition, les interprétations de la Constitution divergent entre le gouvernement et la plupart des opposants, qui réclament un intérim du président de l'Assemblée nationale Diosdado Cabello et non du vice-président.

Une femme pleure la mort d'Hugo Chavez à Caracas, le 5 mars 2013 [Leo Ramirez / AFP]
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Une femme pleure la mort d'Hugo Chavez à Caracas, le 5 mars 2013
 

Peu après l'annonce du décès de Hugo Chavez, la capitale a plongé dans un silence pesant. De nombreux commerces et l'ensemble des transports publics ont immédiatement cessé de fonctionner alors que des centaines de partisans du "comandante", visiblement incrédules, sont spontanément sortis dans la rue.

Devant l'hôpital militaire de Caracas où il était soigné, plusieurs centaines de personnes ont improvisé une manifestation, brandissant des portraits du président et chantant des slogans à sa gloire. "Chavez au panthéon!", "Nous sommes tous Chavez!", scandaient certains.

"Il fut un homme qui nous a appris à aimer notre patrie, le commandant part physiquement mais reste dans nos coeurs", a confié à l'AFP Francis Izquierdo, une employée municipale.

La nouvelle de sa mort a été rapidement commentée à l'extérieur du pays. Brasilia a évoqué "la perte d'un ami", le président bolivien Evo Morales s'est dit "anéanti" alors que le président Barack Obama a exprimé son soutien aux Vénézuéliens et espéré des "relations constructives" à l'avenir.

M. Morales et d'autres présidents de gauche, l'Uruguayen José Mujica et l'Argentine Christina Kirchner, sont attendus dans les prochaines heures à Caracas.

A Cuba, pays sous perfusion des pétro-dollars vénézuéliens, le gouvernement a décrété trois jours de deuil national et rappelé le lien très étroit qui unissait le leader cubain Fidel Castro et son héritier politique, qui a accompagné son mentor "comme un véritable fils" selon La Havane.

En Asie, les prix du pétrole se sont appréciés mercredi après l'annonce de la mort du président vénézuélien Hugo Chavez qui ouvre une période d'incertitude au Venezuela, principal producteur de brut sud-américain, ont indiqué des courtiers.

Après avoir annoncé le décès du président, M. Maduro a lancé plusieurs appels au calme et annoncé que l'armée et la police avaient été déployées dans le pays "pour accompagner et protéger notre peuple et garantir la paix". Peu après, le ministre de la Défense Diego Molero, accompagné de plusieurs hauts-gradés, a assuré que les forces armées restaient "unies pour respecter et faire respecter la Constitution".

Un haut responsable militaire, le général Wilmer Barrientos, a assuré une heure plus tard que la "pleine normalité" régnait dans le pays aux plus importantes réserves mondiales de brut.

"Si le gouvernement a la capacité d'organiser les élections même avant un mois, il le fera", a estimé l'observateur politique Luis Vicente Leon. "Le plus tôt sera le mieux, ils vont profiter électoralement de l'émotion provoquée par la mort du président", a encore prédit l'analyste.

Pour cette élection anticipée, M. Maduro sera probablement opposé au gouverneur Henrique Capriles, 40 ans, honorablement battu par Hugo Chavez en octobre. Devant la presse, ce dernier a souligné que Chavez était pour lui un "adversaire" et non "un ennemi", avant d'appeler le gouvernement à respecter ses "devoirs constitutionnels".

Depuis la veille, l'incertitude planait sur le sort du président, hospitalisé dans un établissement militaire de la capitale. Il luttait depuis juin 2011 contre un cancer dans la zone pelvienne et son état de santé s'était aggravé ces dernières heures, selon le gouvernement. Après plus de deux mois d'hospitalisation à Cuba, M. Chavez était rentré par surprise à Caracas le 18 février, mais n'avait ni été vu ni entendu depuis cette date.

 
 

Vainqueur de toutes les élections auxquelles il était candidat depuis son arrivée au pouvoir en 1999, Hugo Chavez est mort alors qu'il avait été réélu pour un nouveau mandat de six ans, le 7 octobre 2012. Le 10 janvier, il n'avait pas été en mesure de prêter serment et son investiture a été repoussée sine die par le gouvernement, une décision avalisée par le Tribunal suprême de justice (TSJ) mais contestée par l'opposition.

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