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Russie : les fragments du météorite introuvables

Photo prise le 15 février 2013 et fournie par la police montrant un trou dans la glace, là où serait tombé vendredi un météorite [ / Police de Tcheliabinsk/AFP] Photo prise le 15 février 2013 et fournie par la police montrant un trou dans la glace, là où serait tombé vendredi un météorite [ / Police de Tcheliabinsk/AFP]

Les fragments du météorite dont l'onde de choc a fait plus d'un millier de blessés vendredi dans l'Oural étaient toujours introuvables dimanche, alors que cette région russe se remettait lentement de cette catastrophe hors du commun.

"Nous avons pris la décision de cesser les recherches. Nous ne continuons pas aujourd'hui", a dit à l'AFP un porte-parole du ministère des Situations d'urgence, Viatcheslav Ladonkin.

Les plongeurs du ministère avaient sondé samedi toute la journée, par des températures descendant jusqu'à moins vingt degrés, les fonds d'un lac de la région, le lac Tchebarkoul, lieu de chute présumée d'un des fragments du météorite.

Mais rien n'a été trouvé dans ce lac, dont la surface glacée a été percée d'un orifice de six mètres de diamètre.

Le ministre des Situations d'urgence, Vladimir Poutchkov, qui était samedi dans l'Oural, avait souligné en fin de journée que le fond du lac était couvert d'une couche de 1,5 mètre de vase, rendant les recherches illusoires.

Le ministre avait indiqué que ses équipes tentaient d'identifier le lieu de chute des fragments en se fondant sur le témoignage des habitants.

Il s'agit notamment d'en identifier la nature, pour expliquer comment la chute de ce météorite a pu avoir des conséquences aussi graves. Les corps célestes brûlent en effet généralement totalement en entrant dans l'atmosphère.

Une traînée laissée par le passage d'une météorite, photographiée le 15 février 2013 au-dessus de Tcheliabinsk, dans l'Oural [Oleg Kargopolov / 74.RU/AFP]
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Une traînée laissée par le passage d'une météorite, photographiée le 15 février 2013 au-dessus de Tcheliabinsk, dans l'Oural
 

Le météorite s'est désintégré vendredi matin au dessus de la ville de Tcheliabinsk, une cité industrielle de plus d'un million d'habitants.

Les fragments sont à leur tour retombés sur la Terre sous la forme de boules de feu suivies de traînées de fumée, accompagnées de violentes explosions et d'éclairs de lumière aveuglante, semant la panique parmi la population, soufflant les fenêtres de nombreux bâtiments et abattant notamment des murs d'une usine.

Près d'un millier de personnes ont été blessées, la plupart légèrement. Les autorités locales ont fait état samedi de 40 personnes encore hospitalisées, dont trois enfants, et de deux adultes dans un état grave.

"La fenêtre a été enfoncée et l'onde de choc m'a renversée, après je ne me souviens de rien", a raconté dans sa chambre d'hôpital Vera Vitalevna, une femme amenée sans connaissance aux médecins vendredi, et qui souffre d'un écrasement de la cage thoracique, selon la chaîne Rossia 24.

"Il y a eu énormément d'admissions pour des coupures et des traumatismes", a confirmé Alexeï Golianov, traumatologue dans le même hôpital de Tcheliabinsk.

Les dégâts étaient impressionnants à certains endroits de Tcheliabinsk, comme à l'usine de zinc de la ville dont un gigantesque mur de brique et une partie du toit ont été soufflés par l'onde de choc, a témoigné un photographe de l'AFP.

Des équipes déployées en urgence s'affairaient depuis samedi à remplacer les 100 à 200.000 mètres carrés de vitrages, selon les estimations, soufflés par l'onde de choc.

Une patinoire couverte est le bâtiment le plus touché, ont indiqué les autorités, l'onde de choc ayant déstabilisé sa structure métallique.

Selon des médias, une poutrelle métallique s'est effondrée sur la glace vendredi lors de la chute du météorite, sans faire, miraculeusement, de blessés parmi les enfants qui s'y trouvaient.

La journée de vendredi a été "une deuxième naissance pour la région de Tcheliabinsk et pour ses habitants", a déclaré le gouverneur, Mikhaïl Iourevitch.

"Dieu a écarté le danger : si le météorite avait été plus gros, il aurait pu y avoir une véritable tragédie", a-t-il ajouté, dans un message publié sur le site de l'administration.

Les scientifiques russes et américains ont donné des estimations discordantes sur la taille et la masse du météorite.

Dans un communiqué, un institut spécialisé de l'Académie des sciences de Russie l'avait estimé vendredi à 10 mètres et une dizaine de tonnes.

L'agence spatiale américaine, la Nasa, a estimé de son côté sur son site que le météorite mesurait 17 mètres et pesait 10.000 tonnes, à comparer aux 45 mètres et 135.000 tonnes de l'astéroïde qui a frôlé la Terre vendredi soir, sans lien avec le météorite de l'Oural selon les scientifiques.

La Nasa a souligné que le météorite qui a touché l'Oural était dans tous les cas le plus gros depuis celui de Toungouska qui avait frappé la Sibérie en 1908, abattant et brûlant les arbres dans un rayon d'au moins 20 kilomètres, et dont l'impact avait été perçu à des centaines de kilomètres.

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