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Caroline Pigozzi : "Benoît XVI s'est fait adopter"

Le pape Benoît XVI le 13 février 2013 au Vatican. [Filippo Monteforte / AFP]

L’annonce de la renonciation de Benoît XVI a provoqué une onde de choc qui s’est étendue bien au-delà du Vatican.

Alors qu’il quittera ses fonctions le 28 février, Caroline Pigozzi, qui a eu accès aux coulisses du Vatican en tant que grand reporter à Paris Match, estime que son successeur héritera d’un pontificat moins compliqué.

 

Pourquoi la renonciation du pape a-t-elle tant marqué les esprits ?

C’est la première fois qu’on assiste à un tel événement dans l’histoire de la papauté moderne. Et avec Internet, Twitter… cela a eu un retentissement extraordinaire. Il est incroyable qu’un pape aussi âgé ai pu accomplir un geste si moderne, et si humble. En tant que chef d’Etat, il ne s’est pas accroché au pouvoir : ils ne sont pas beaucoup à agir de cette façon. Ce qui explique qu’il ait reçu une telle approbation de la part de la communauté chrétienne, mais aussi des autres chefs d’Etat, qui sont épatés !

 

Que faut-il retenir des huit années de son pontificat ?

Benoît XVI est arrivé sous les critiques – certains le surnommaient «Panzer cardinal» – avant de se faire adopter par le peuple de Dieu dans sa quasi-unanimité. Il a pourtant hérité de dossiers pénibles, notamment celui de la pédophilie, mais a su les gérer de manière très stricte.

De fait, le pape qui lui succédera se retrouvera avec un pontificat plus serein. Il pourra ainsi se concentrer, notamment, sur le dialogue interreligieux, surtout avec l’Islam, et sur le dossier de la déchristianisation de l’Europe, entre autres. Il devra impulser un «grand bon en avant», car les Eglises sont souvent vides en Europe.

 

Quel pourrait être le profil de ce nouveau pape ?

Il devrait être plus jeune et très mondialiste, avoir une sensibilité pour le social et connaître l’économie. Il ne faudra pas qu’il se perde dans des débats théologiques, mais qu’il soit en phase avec son époque. Si on sort un cardinal de la naphtaline, cela n’ira pas.

Mais rien n’est joué, et je ne fais pas partie des journalistes qui disent savoir. Il y a cent dix-sept «candidats» en lice. Des groupes de pensée vont se former en fonction des idées de chacun, même si, en théorie, c’est le Saint-Esprit qui éclaire les cardinaux au moment de choisir.

 

Comment expliquer l’intérêt suscité par le pape, même chez les non-chrétiens ?

Le pape est un symbole mondial, un symbole de paix, il est au-dessus de tout : des Etats, des partis politiques… Quel qu’il soit, il possède une aura immense.

 

Le Vatican indiscret, Caroline Pigozzi, éditions Plon.

 

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