En direct
A suivre

Pollution de l’air : Pékin en pleine asphyxie

Image d'illustration. Image d'illustration.[AFP]

La pollution atteint des niveaux records dans la capitale chinoise. Le nouveau maire de la ville veut faire de la lutte contre celle-ci sa priorité.

C’est un épais brouillard lié à la pollution qui a accueilli mardi la prise de fonction du nouveau maire de Pékin, Wang Anshun, 55 ans. Depuis le 13 janvier, Pékin est touchée par une pollution sans précédent, les concentrations en particules fines dans l’atmosphère ayant atteint des niveaux trente fois supérieur à ceux que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime sans risque pour la santé.

Mardi, l’indice de la qualité de l’air mesuré par l’ambassade américaine demeurait même quarante fois supérieur au seuil préconisé par l’OMS. «Les problèmes environnementaux actuels sont inquiétants», a reconnu le maire.

Alors que la mairie de Pékin constitue un tremplin vers les hautes instances du Parti communiste chinois, Wang Anshun sait qu’il sera jugé sur ce dossier : plusieurs sondages ont révélé que la pollution est désormais le problème numéro un des Pékinois, devant les embouteillages ou encore le prix des logements.

 

Des mesures d’urgence

Dans les rues de la capitale chinoise, où la visibilité ne dépassait parfois pas 100 mètres, on croisait ainsi ces derniers jours de nombreux habitants portant des masques de protection.

 Une prise de conscience qui a poussé les autorités à réagir, alors qu’elles avaient tendance jusqu’il y a peu à tenter de dissimuler l’ampleur du problème. La ville de Pékin a ainsi fait fermer mardi – de manière provisoire – une centaine d’usines et suspendu la circulation de 30 % des véhicules officiels.

Les habitants se sont quant à eux vu déconseiller les activités en extérieur. «Dans les grandes villes européennes, la pollution est liée à la densité de la population et au trafic, explique Arthur de Pas, ingénieur météo pollution à AirParif. Mais dans des pays comme la Chine, les centrales thermiques et l’utilisation du charbon jouent un rôle important».

La principale difficulté pour le nouveau maire de Pékin sera ainsi de faire baisser la pollution provoquée par les usines et centrales à charbon qui entourent sa ville, située dans une cuvette. Alors qu’ils ne respectent pas les normes anti-pollution, les industriels n’ont rien à craindre des amendes auxquelles elles s’exposent, leur montant s’élevant à seulement quelques milliers d’euros.

 

Energies et circulation

Un effort particulier devrait également porter sur le développement de sources d’énergie moins polluantes, alors que la Chine tire actuellement plus de 70 % de son énergie de la combustion du charbon.

Des mesures devraient enfin être prises concernant la circulation automobile, alors que plus de 5 millions de véhicules ont été recensés dans la ville.

Vendredi dernier, les autorités pékinoises ont déjà annoncé que les nouveaux véhicules devront être conformes au standard européen Euro V à partir du 1er février. Comme le titrait la semaine dernière le très officiel Quotidien du peuple, «Edifier une belle Chine commence par respirer de façon saine».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités