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Argentine : accord avec l'Iran

La présidente argentine Cristina Kirchner, le 10 décembre 2011 à Buenos Aires [Daniel Garcia / AFP/Archives] La présidente argentine Cristina Kirchner, le 10 décembre 2011 à Buenos Aires [Daniel Garcia / AFP/Archives]

La présidente argentine Cristina Kirchner a annoncé dimanche la conclusion d'un accord avec l'Iran concernant l'attentat contre la mutuelle juive Amia en 1994 à Buenos Aires, qui avait fait 85 morts, et pour lequel l'Argentine réclame l'extradition de huit Iraniens.

"C'est historique: près de 19 ans après l'attentat contre l'Amia, pour la première fois il y a un instrument légal mis en place entre l'Argentine et l'Iran", a annoncé Mme Kirchner dans une série de messages sur son compte Twitter.

La justice argentine accuse Téhéran d'être impliqué dans l'attentat contre la mutuelle juive argentine Amia, qui avait fait 85 morts et 300 blessés en 1994 à Buenos-Aires, et réclame depuis 2006 l'extradition de huit responsables iraniens, dont l'actuel ministre de la Défense Ahmad Vahidi et l'ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani, pour les juger.

Mme Kirchner, qui a participé à Santiago du Chili au sommet de l'UE et des pays d'Amérique latine et des Caraïbes (Celac), a indiqué que le chef de la diplomatie argentine Hector Timerman a signé cet accord avec les autorités iraniennes à Addis Abeba en Ethiopie, où il assistait en tant qu'observateur à une réunion des pays africains.

"Le ministre argentin des affaires étrangères à Addis Abeba, comme observateur à la réunion des pays africains. Un acte historique : il a signé l'accord entre l'Argentine et l'Iran" a encore écrit la présidente sur Twitter.

Selon elle, les deux pays se sont mis d'accord pour "créer une commission pour établir la vérité composée de cinq juristes internationaux de renom". "Aucun d'entre eux ne pourra être de la nationalité de l'un des deux pays. C'est une condition indispensable d'indépendance", a-t-elle affirmé.

Selon l'accord entre Buenos Aires et Téhéran, "les autorités judiciaires argentines pourront pour la première fois interroger les personnes recherchées par Interpol", a ajouté la présidente, précisant dans un autre tweet que l'accord "devra être discuté et ratifié par les parlements respectifs des deux pays".

Mme Kirchner a estimé qu'il s'agit d'un acte "historique parce qu'il garantit le droit à un procès légal, principe fondamental du droit pénal international".

L'Argentine et l'Iran ont ouvert des négociations en octobre dernier au siège de l'Onu à Genève pour trouver une solution aux actions judiciaires en suspens dans le cadre de l'enquête sur cet attentat de 1994.

M. Timerman et son homologue iranien Ali Salehi, se sont depuis rencontrés à plusieurs reprises à Zurich en Suisse.

L'attentat contre l'Amia avait été précédé deux ans plus tôt de l'explosion d'une voiture piégée devant l'ambassade d'Israël à Buenos Aires, faisant 29 morts et 200 blessés, une opération que l'Argentine avait également imputée à l'Iran.

L'Iran a toujours nié toute participation à ces attentats.

La communauté juive d'Argentine, estimée à quelque 300.000 membres est la plus importante d'Amérique latine.

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