En direct
A suivre

Le Japon convoque l'ambassadeur algérien

Le premier ministre japonais Shinzo Abe (4è gauche) participe le 18 janvier 2013 à une réunion de crise à bord de l'avion utilisé lors de sa tournée en Asie [Jiji Press / Jiji Press/AFP] Le premier ministre japonais Shinzo Abe (4è gauche) participe le 18 janvier 2013 à une réunion de crise à bord de l'avion utilisé lors de sa tournée en Asie [Jiji Press / Jiji Press/AFP]

Le gouvernement nippon a convoqué vendredi l'ambassadeur d'Algérie à Tokyo afin de protester contre l'intervention de l'armée algérienne pour libérer des otages, dont des Japonais, une situation qui a conduit le Premier ministre nippon Shinzo Abe à abréger une tournée en Asie.

Tokyo restait sans nouvelles vendredi soir (heure de Tokyo) de 10 de ses ressortissants qui figureraient parmi les centaines de travailleurs retenus par des islamistes sur un site gazier du sud-est algérien.

L'entreprise nippone JGC, qui avait fait état dans un premier temps de la mise en sûreté de 3 de ses 17 salariés japonais en Algérie, a indiqué en fin de journée que 4 autres avaient été confirmés vivants, portant dorénavant le total à 7 nippons saufs sur 17.

JCG compterait aussi 61 employés non japonais, parmi lesquels 10 ont aussi été confirmés en sûreté vendredi soir, la situation des 51 autres restant inconnue.

"Le Japon est profondément inquiet que le gouvernement d'Algérie ait mené une opération militaire pour tenter de libérer les otages", a déclaré un vice-ministre des Affaires étrangères, Shunichi Suzuki, à l'ambassadeur algérien Sid Ali Ketrandjé.

"Comme le souhaite fortement le Premier ministre Shinzo Abe, nous demandons à nouveau que l'Algérie fournisse rapidement des informations à jour, fasse de la protection de la vie humaine la priorité, et agisse en étroite concertation" avec les pays concernés, a insisté M. Suzuki lors de l'entrevue.

En représailles à l'intervention de la France au Mali, des extrémistes islamistes lourdement armés ont attaqué mercredi dans l'est de l'Algérie un site gazier exploité par l'entreprise British Petroleum (BP), le norvégien Statoil et l'algérien Sonatracha.

Après l'assaut donné jeudi par l'armée algérienne, le Premier ministre japonais Shinzo Abe s'était déjà indigné.

Depuis Bangkok où il était en visite officielle, il avait téléphoné à son homologue algérien, Abdelmalek Sellal, pour exiger l'arrêt immédiat de cette action armée.

"J'ai dit fermement que le Japon souhaitait que priorité soit donnée à la vie des personnes pour régler la situation", a affirmé M. Abe.

Plus tard, dans un entretien à une télévision japonaise depuis Jakarta, autre étape d'une tournée asiatique entamée mercredi par le Vietnam, M. Abe a reconnu que "l'Algérie a sa propre longue histoire dans la lutte contre le terrorisme et la décision d'employer la force a été prise dans ce contexte".

Il a toutefois souligné que "les États-Unis et la Grande-Bretagne ont une expertise lorsqu'une telle opération doit être effectuée", et souhaité qu'on ait recours à un tel savoir-faire pour conduire à la libération des otages.

Les critiques de M. Abe font écho à celle d'autres dirigeants occidentaux, tandis que les informations sur ce qui se passe sur le terrain continuent d'être fragmentaires et confuses.

Vendredi matin, aucun bilan officiel précis n'avait été donné sur cette opération militaire dont on ignorait encore si elle avait été effectivement achevée.

En raison de cette crise, M. Abe a décidé vendredi d'annuler des rencontres en Indonésie pour "rentrer au Japon afin de donner des instructions".

M. Abe, qui effectuait son premier voyage à l'étranger depuis sa prise de fonctions le 26 décembre, devait arriver à Tokyo samedi matin.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités