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Au Mali, la France s'enfonce dans une longue guerre

Au sixième jour de l’opération Serval au Mali, les troupes françaises ont mené des combats au sol. L’offensive pourrait durer.

Une nouvelle phase, incertai­ne et dangereuse, s’est ouverte pour les troupes françaises au Mali. Après avoir mené depuis vendredi d’intenses frappes aériennes, elles se sont engagées hier «au corps à corps» contre les combattants islamistes, épaulées par des soldats de l’armée malienne.

Car si les raids de l’aviation ont stoppé l’offensive des groupes armés vers la capitale, la reconquête du nord du Mali passe par des opérations au sol, face à des combattants armés et connaissant parfaitement le terrain. Le bon déroulement de cette phase sera déterminant pour la suite de l’intervention et sa durée.

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Des combats difficiles

La zone où se sont déroulés hier les affrontements, celle de Diabali (400 km au nord de Bamako), constitue un avant-goût des difficultés qui attendent les forces françaises, qui comptent actuellement 750 hommes. «Nous avons (dans cette zone) les groupes les plus durs, les plus fanatiques, les mieux organisés, les plus déterminés et les mieux armés, a indiqué hier le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. On a affaire à […] plus d’un millier de terroristes, avec peut-être des renforts demain».

Et les opérations apparaissent d’autant plus délicates que, comme l’a indiqué hier un responsable militaire, les combattants islamistes ont recours à des enfants soldats et utilisent les populations comme boucliers humains.

Autre difficulté, le terrain d’opérations s’avère très étendu. «Nous n’avons certainement pas les moyens de nous déployer sur un territoire vaste comme deux ou trois fois la France, a estimé hier l’ancien ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. Ils [les islamistes armés] sont chez eux dans le désert, nous n’y sommes pas».

Et si la France s’appuye sur des soldats formés pour ce terrain, «c’est la première fois que l’armée française devra affronter un adversaire de ce type : ni armée gouvernementale, ni guérilla traditionnelle», analyse Jean-Pierre Filiu, auteur du Nouveau Moyen-Orient (Fayard).

 

Les renforts arrivent

Conscient que les combats pourraient être amenés à se prolonger, François Hollande a indiqué hier soir que, conformément à l’article 35 de la Constitution, un vote du Parlement interviendra si l’opération militaire de la France au Mali «devait se prolonger au-delà de quatre mois».

Une mission longue et difficile se dessine donc, même si la France devrait pouvoir compter dans les prochains jours sur le renfort de troupes africaines. Comme l’a indiqué hier Ibrahim Dembele, chef d’état-major de l’armée malienne, les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pourraient commencer à déployer des contingents au Mali d’ici à demain. Si les effectifs qui les composent n’avaient pas été précisés, ils devraient être supérieurs à 3000 hommes.

Pays d’Afrique centrale, le Tchad a également annoncé hier l’envoi de troupes au Mali : un renfort qui pourrait s’avérer utile, les troupes tchadiennes étant réputées pour leur aptitude au combat dans le désert. Les pays européens et les Etats-Unis devraient, eux, se contenter d’un soutien logistique.

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