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Militantes kurdes : un règlement de comptes au sein du PKK ?

Des membres de la communauté kurde rassemblés le 10 janvier 2013 devant l'immeuble où trois activistes ont été retrouvées mortes Des membres de la communauté kurde rassemblés le 10 janvier 2013 devant l'immeuble où trois activistes ont été retrouvées mortes [Thomas Samson / AFP]

Trois militantes kurdes ont été tuées d'une balle dans la tête dans les locaux d'une association de leur communauté à Paris, où leurs corps ont été retrouvés dans la nuit de mercredi à jeudi.

Des centaines de Kurdes se sont immédiatement rassemblés devant cet immeuble situé près de la gare du Nord, scandant "Nous sommes tous PKK!", "Turquie assassin, Hollande complice!", "Les martyrs ne meurent jamais!", et agitant des drapeaux à l'effigie du chef emprisonné des rebelles kurdes, Abdullah Öcalan.

La scène du crime "peut laisser penser qu'il s'agit d'une exécution, mais l'enquête devra éclaircir les circonstances exactes", précise une source policière.

Plusieurs pistes sont envisageables, souligne un spécialiste des Kurdes en France, sous couvert de l'anonymat: règlement de comptes au sein de la mouvance lié aux négociations en cours entre Ankara et le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit en Turquie), action du mouvement d'extrême droite turc des "Loups gris", crime crapuleux, mobile personnel...

Rassemblement devant l'immeuble où trois Kurdes ont été retrouvées mortes à Paris, le 10 janvier 2013 [Thomas Samson / AFP]
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Rassemblement devant l'immeuble où trois Kurdes ont été retrouvées mortes à Paris, le 10 janvier 2013
 

La communauté kurde mobilise régulièrement police et justice françaises dans des dossiers de financement de ce parti, via des extorsions de fonds. Il y a actuellement huit enquêtes préliminaires et 13 informations judiciaires à Paris en lien avec le PKK, précise une source judiciaire.

Une source policière française s'inquiétait récemment auprès de l'AFP de "la détermination de certains militants extrémistes" dans un contexte de regain d'activité.

Devant l'immeuble qui abrite le Centre d'information du Kurdistan, rue Lafayette, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, s'est refusé à tout commentaire concernant une éventuelle motivation politique.

 

"Opacité" de la diaspora kurde en France

En revanche, le parti au pouvoir à Ankara a vu dans ce triple assassinat un possible "règlement de comptes" au sein du PKK.

Le ministre de l'Interieur Manuel Valls (G) devant les locaux où ont été tuées trois militantes kurdes, le 10 janvier 2013 [Thomas Samson / AFP]
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Le ministre de l'Interieur Manuel Valls (G) devant les locaux où ont été tuées trois militantes kurdes, le 10 janvier 2013
 

Ces assassinats surviennent au moment où, selon des médias turcs mercredi, Ankara et Abdullah Öcalan se sont mis d'accord sur le principe d'un arrêt des hostilités qui durent depuis 1984 et ont coûté la vie à plus de 45.000 personnes.

Selon la Fédération des associations kurdes en France, Sakine Cansiz, "une des fondatrices du PKK", figure parmi les victimes, même si la "confirmation formelle" de son identité par la police française était encore attendue, selon une source proche de l'enquête.

Sakine Cansiz, 55 ans, est une "proche d'Ocalan, "un relais de sa parole", souligne auprès de l'AFP Dorothée Schmid, chercheuse à l'Ifri.

Les deux autres victimes sont nées en Turquie, selon la source proche de l'enquête.

Fidan Dogan, 32 ans, a vu le jour à Elbistan. Elle était une permanente du Centre d'information du Kurdistan, selon Leon Edart, de la Fédération des associations kurdes en France. Elle était une "officielle de la diaspora kurde en Europe", précise Dorothée Schmid, qui souligne la grande "opacité" de l'organisation de la diaspora kurde en France.

Leyla Soylemez, décrite comme une "jeune activiste" par des sources kurdes à Paris, est une trentenaire originaire d'un village turc, selon la source proche de l'enquête.

 
 

Ils auraient vu des traces de sang sur la porte qu'ils ont alors défoncée, découvrant les trois corps vers 01H00 du matin. Des douilles ont été retrouvées, selon une source proche de l'enquête.

Sur la façade de l'immeuble, rien ne signale la présence du Centre d'information du Kurdistan.

La France compte 150.000 Kurdes, dont 90% originaires de Turquie, selon une étude de 2006 de l'Institut kurde de Paris.

La section antiterroriste du parquet de Paris est saisie.

 

 

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