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L'opposition rejette le plan Assad

Hassan Abdel Azim (à gauche) et Raja Nasir (à droite), le 7 janvier 2012 en conférence de presse à Damas [Louai Beshara / AFP] Hassan Abdel Azim (à gauche) et Raja Nasir (à droite), le 7 janvier 2012 en conférence de presse à Damas [Louai Beshara / AFP]

L'opposition syrienne tolérée, proche de Moscou, a rejeté lundi le plan de sortie de crise proposé la veille par Bachar al-Assad, et si l'Iran a apporté son appui au projet, les deux autres grands alliés de Damas, la Russie et la Chine, ont gardé le silence.

Réagissant avec une force inhabituelle au discours du chef de l'Etat la veille, Hassan Abdel Azim, qui dirige le Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), a annoncé lors d'une conférence de presse à Damas qu'il ne participerait "pas au dialogue national avant l'arrêt des violences, la libération des détenus, la garantie que l'aide humanitaire peut parvenir aux régions touchées et que des éclaircissements soit apportés sur le sort des disparus".

Cette coalition, qui partage les positions de Moscou et de Pékin depuis le début du conflit qui a fait 60.000 morts selon l'ONU, a souligné que "toute négociation, et pas seulement le dialogue, doit se faire sous l'égide de l'envoyé de la Ligue arabe et de l'ONU (Lakhdar Brahimi)". "Il n'y aura pas de négociation ou de dialogue directs entre nous et le régime", ont souligné ces opposants.

Accusé d'être à la solde du pouvoir par l'opposition en exil, soutenue par les pays occidentaux et la majorité des pays arabes, le CCCND a assuré que "l'étape du dialogue politique et de la solution politique est passée, ce n'est plus le temps ni le lieu".

Des rebelles écoutent le discours de Bachar al-Assad à la télévision, à Alep, le 6 janvier 2012 [ / AFP]
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Des rebelles écoutent le discours de Bachar al-Assad à la télévision, à Alep, le 6 janvier 2012
 

Raja al-Nasser, secrétaire du bureau exécutif du CCCND, a précisé que sa formation "était et reste pour une solution politique". "Mais ce que M. Assad a proposé dans son discours, ce n'est pas une solution politique répondant aux attentes réelles", a-t-il poursuivi dénonçant "un discours de guerre".

Les deux grands alliés de la Syrie, la Russie et la Chine, n'ont fait aucun commentaire. La Russie a estimé fin décembre qu'une solution politique était encore envisageable en Syrie, mais averti qu'il était impossible de persuader M. Assad de quitter le pouvoir.

Elle soutient le projet de règlement élaboré par l'émissaire international Lakhdar Brahimi, qui prévoit un gouvernement de transition ayant les pleins pouvoirs, mais se garde d'évoquer le sort du chef d'Etat contesté depuis près de deux ans.

Seul Téhéran a apporté son soutien au plan de M. Assad. "La République islamique soutient l'initiative du président Assad pour une solution globale de la crise" qui a éclaté en mars 2011, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi, saluant un plan qui "rejette la violence, le terrorisme et les ingérences étrangères".

L'émissaire international Lakhdar Brahimi (à droite) rencontre le président Assad (à gauche), le 21 octobre 2012 à Damas [ / Sana/AFP/Archives]
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L'émissaire international Lakhdar Brahimi (à droite) rencontre le président Assad (à gauche), le 21 octobre 2012 à Damas
 

Dans sa première allocution publique en sept mois, M. Assad a proposé dimanche une "solution politique" incluant son maintien au pouvoir. Il a de nouveau affirmé que son armée défendait le pays face à des "terroristes", se refusant à reconnaître les revendications des rebelles.

Présentant pour la première fois une feuille de route détaillée, le chef d'Etat contesté avait proposé un plan prévoyant la fin des opérations militaires, suivies par un dialogue national sous l'égide du "gouvernement actuel".

Les pays occidentaux qui poussent au départ de Bachar al-Assad, ont vivement critiqué ce discours. Après les réactions outrées de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne et des Etats-Unis, la France a dénoncé lundi "le déni de réalité" du dirigeant syrien et demandé une nouvelle fois son départ.

"Les propositions de quelqu'un qui tue son propre peuple (...) ne peuvent pas être démocratiques", a pour sa part estimé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, accusant M. Assad de "terrorisme d'Etat".

 
 

Dans son traditionnel discours de début d'année, il a demandé aux chefs des Etats concernés d'être "sensibilisés, afin que soient fournies de manière urgente les aides indispensables pour affronter la grave situation humanitaire", renouvelant "son appel afin que les armes soient déposées et que prévale le plus tôt possible un dialogue constructif".

En dépit des critiques, le Premier ministre syrien Waël al-Halaqi a annoncé une prochaine réunion du gouvernement pour mettre en oeuvre le plan de sortie de crise de M. Assad, selon l'agence officielle Sana.

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