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Espagne : Mas défendra le référendum en Catalogne

Le président du gouvernement régional catalan Artur Mas (L) salue la foule après sa prise de fonctions le 24 décembre 2012 [Quique Garcia / AFP] Le président du gouvernement régional catalan Artur Mas (L) salue la foule après sa prise de fonctions le 24 décembre 2012 [Quique Garcia / AFP]

Le nationaliste Artur Mas a pris lundi ses fonctions de président du gouvernement régional de Catalogne, affirmant qu'il défendrait "d'une volonté de fer" la convocation d'un référendum d'autodétermination, auquel s'oppose farouchement le gouvernement central espagnol.

Au cours de son discours d'investiture à Barcelone, devant les représentants des partis politiques catalans et du gouvernement madrilène, le président a réclamé "la reconnaissance explicite du droit de la Catalogne, comme n'importe quel autre peuple du monde, à exercer son autodétermination".

Réélu vendredi par le Parlement régional pour un mandat de quatre ans, avec l'appui du parti indépendantiste de gauche ERC, le leader nationaliste nommera jeudi son nouveau gouvernement. Ce mandat "ne marquera pas une rupture par rapport à l'étape antérieure", a-t-il affirmé, au siège du gouvernement régional, la Generalitat.

Faute de majorité absolue lors des élections régionales du 25 novembre, la coalition nationaliste conservatrice du CiU, le parti de M. Mas, a dû faire alliance avec ERC, arrivé deuxième du scrutin.

Dans un climat de ferveur sécessionniste croissante, attisée par la crise économique qui frappe durement cette région de 7,5 millons d'habitants, l'accord conclu avec les républicains indépendantistes prévoit la convocation en 2014 d'un référendum d'autodétermination de la Catalogne.

M. Mas a dit lundi affronter ce "moment unique" avec "un engagement total pour vaincre toutes les difficultés que nous pourrions rencontrer". "Je l'affronte avec une volonté de fer pour surmonter tous les obstacles", a-t-il ajouté, conscient que le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy fera tout ce qu'il peut pour interdire un tel référendum, qu'il considère contraire à la Constitution espagnole.

"Nous sommes tous soumis à la loi et j'espère que tout le monde agira en conséquence", a souligné lundi le chef du gouvernement conservateur, dans un entretien accordé au journal El Mundo. "Et la loi s'appliquera aussi en Catalogne", a-t-il ajouté.

M. Rajoy a toutefois exprimé sa "préoccupation" face aux projets du dirigeant catalan: "des choses qui, du point de vue économique, n'ont pas le moindre sens".

Avec 200 milliards d'euros de PIB, la Catalogne pèse 20% du total de l'économie espagnole. Les conséquences d'une éventuelle sécession tant pour l'économie régionale que pour l'économie nationale suscitent une préoccupation croissante dans les milieux d'affaires.

"Tout ce qui est en train de se produire est mauvais pour la Catalogne et est mavais pour l'ensemble de l'Espagne", a estimé M. Rajoy.

Artur Mas est depuis plusieurs mois en conflit ouvert avec Madrid qui a refusé son pacte fiscal visant à accorder la possibilité à la Catalogne de lever l'impôt, alimentant une forte poussée indépendantiste dans la région, renforcée par la crise économique, et qui s'est traduite par une manifestation monstre dans les rues de Barcelone le 11 septembre.

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