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Le pape gracie le majordome Paolo Gabriele

Le pape Benoît XVI à Castel Gandolfo, à 40km au sud-est de Rome, le 23 septembre 2012 [Andreas Solaro / AFP/Archives]

Le pape Benoît XVI a gracié samedi son ancien majordome Paolo Gabriele, condamné en octobre à 18 mois de prison pour avoir subtilisé des documents secrets du Vatican, a annnoncé le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi.

"Le Saint-Père, dans un acte très paternel, s'est rendu samedi matin en personne auprès de Paolo Gabriele", a déclaré le père Lombardi à la presse. La rencontre qui s'est déroulée dans une salle annexe à la cellule où se trouvait Gabriele, a duré un quart d'heure environ, selon le Vatican.

Paolo Gabriele a recouvré immédiatement la liberté et a regagné son domicile au Vatican, auprès de sa femme et de ses trois enfants. Toutefois, dans son communiqué officiel, le Vatican a indiqué qu'il ne "pourra ni reprendre son travail précédent ni continuer à résider au Vatican". Le Saint Siège l'aidera néanmoins "à reprendre une vie sereine avec sa famille".

"Le Saint-Père lui a rendu visite en prison, pour lui confirmer son pardon et lui communiquer en personne qu'il avait accueilli favorablement sa demande de grâce, effaçant ainsi la peine qui lui avait été infligée", a dit le porte-parole.

Ce geste rappelle l'entretien de Jean Paul II en 1983 à la prison romaine de Rebibbia avec son agresseur turc Mehmet Ali Agca, a noté le père Lombardi, parlant d'une conversation au "ton très personnel" entre le pape et son ancien majordome.

Paolo Gabriele, qui a 46 ans et a la citoyenneté vaticane, a recouvré immédiatement la liberté et regagné son domicile au Vatican, auprès de sa femme et de ses trois enfants. Le père Lombardi a souligné que c'était "la fin d'un épisode douloureux".

Toutefois, le Vatican a fait comprendre qu'il serait banni du petit Etat : il ne "pourra ni reprendre son travail précédent ni continuer à résider au Vatican", selon le communiqué officiel. Mais le Saint Siège "confiant dans la sincérité de ses regrets" l'aidera "à reprendre une vie sereine avec sa famille", dans une allusion à sa possible embauche par une congrégation de l'Eglise.
 
Le pape a aussi accordé sa grâce à Claudio Sciarpelletti, un informaticien du Vatican, qui avait été condamné le 10 novembre à deux mois de prison avec sursis pour avoir entravé l'enquête sur Paolo Gabriele.
 
Le 2 octobre, Paolo Gabriele avait été condamné à 18 mois de prison par le tribunal du Vatican pour "vol aggravé" de documents confidentiels. Il n'avait pas interjeté appel, à l'issue de ce procès qui s'était déroulé en présence de journalistes, une première dans les annales du Vatican.
 
Il aura passé au total 117 jours en détention, soit trois mois et demi, entre la période de détention préventive après son arrestation le 23 mai et sa période d'incarcération dans une cellule de la Gendarmerie vaticane après le verdict. Il a passé le reste du temps assigné à domicile dans son appartement situé dans l'enceinte du plus petit Etat du monde.
 
Le procès très rapide du majordome - moins d'une semaine - avait été critiqué, le président du tribunal ayant semblé éluder tous les aspects de l'affaire considérés comme susceptibles de mettre en cause d'autres personnes au Vatican.
 
En octobre, la Secrétairerie d'Etat (gouvernement du saint-Siège) dans un communiqué très dur contre Gabriele, avait jugé l'affaire complètement terminée, en rejetant les assertions, y compris de Gabriele lui-même, faisant état d'autres responsabilités au sein du Vatican.
 
L'arrestation du majordome le 23 mai avait provoqué la stupeur car Paolo Gabriele était, depuis 2006, le plus proche serviteur du pape, et Benoît XVI avait une grande confiance en lui.
 
Dans ses motivations, Gabriele avait affirmé avoir voulu aider le pape, mal informé, et faire la lumière sur la "corruption" et le "mal" dans l'Eglise.
 
 
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