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Hollande en Algérie pour tourner la page du passé

François Hollande à L'Elysée, le 17 décembre 2012 [Philippe Wojazer / Pool/AFP]

La délégation pléthorique qui accompagnera aujourd’hui et demain François Hollande en Algérie est à la mesure de l’importance de la visite.

200 personnes, dont 40 chefs d’entreprises, 80 journalistes, 9 ministres, une dizaine d’élus et quelques personnalités, comme l’acteur Kad Merad et le réalisateur Djamel Bensalah, participent à ce qui constitue la première visite d’Etat d’un président français de gauche en Algérie.

Pour François Hollande, il s’agira de tourner la page d’une relation complexe marquée par la guerre et la colonisation, et d’engager une nouvelle relation fructueuse avec l’Algérie, tant sur le plan diplomatique que commercial.
 

Un lourd passé à solder

Un demi-siècle après que la France a quitté l’Algérie, les rapports entre les deux pays restent tendus.

Ces derniers jours, quatorze partis politiques algériens, dont plusieurs formations islamistes, ont dénoncé «le refus des autorités françaises de reconnaître, s’excuser et indemniser, matériellement et moralement, les crimes commis par la France coloniale en Algérie».

En France, le Parti communiste a lui aussi appelé le président français à «reconnaître enfin la réalité du colonialisme et des crimes d’État». François Hollande devrait s’exprimer sur ce sujet sensible demain devant les élus à Alger, puis l’après-midi face aux étudiants de l’université Aboubekr-Belkaid de Tlemcen.

Il rendra également hommage à Maurice Audin, un Français partisan de l’indépendance de l’Algérie mort sous la torture.

Mais le chef de l’Etat a averti qu’il ne comptait pas se laisser «enfermer dans une discussion sans fin sur le passé».

«Le président Hollande va prononcer des paroles très fortes pour apaiser des relations compliquées, estime Kader Abderrahim, auteur de L’indépendance comme seul but (éd. Paris Méditerranée). Mais il ne s’agit pas de se lancer dans une course à la repentance, qui ne servirait à rien (…). Les Algériens sont tournés vers l’avenir, ils sont plus modernes que leurs dirigeants».

 

Des contrats en perspective

Une «déclaration conjointe» doit ainsi être signée par François Hollande et son homologue Abdelaziz Bouteflika.

Elle doit se concrétiser par des accords de coopération dans différents domaines, de l’économie à l’agriculture, en passant par la formation professionnelle.

Les patrons français présents dans la délégation espéraient ainsi la signature de juteux contrats. Renault a déjà annoncé hier l’ouverture d’une usine de montage près d’Oran.

«L’Algérie est très riche et a besoin de développer ses équipements collectifs, rappelle Kader Abderrahim. La France sait que le Maghreb et en particulier l’Algérie doivent être considérés comme des partenaires prioritaires, juste après l’Europe, car ils représentent des débouchés importants pour les entreprises françaises». 

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