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Japon : les conservateurs remportent la majorité absolue

Le secrétaire général du Parti Libéral-Démocrate (PLD), Shigeru Ishiba, regarde l'évolution des résultats de son parti aux élections législatives, le 16 décembre 2012 à Tokyo [Yoshikazu Tsuno / AFP] Le secrétaire général du Parti Libéral-Démocrate (PLD), Shigeru Ishiba, regarde l'évolution des résultats de son parti aux élections législatives, le 16 décembre 2012 à Tokyo [Yoshikazu Tsuno / AFP]

Les conservateurs du PLD sont de retour en force au Japon: ils ont remporté dimanche la majorité absolue à la chambre des députés lors des et reviennent au pouvoir pour relancer une en récession et tenir tête à la Chine.

Déçus par trois ans de pouvoir du centre-gauche, les Japonais ont plébiscité le Parti Libéral-Démocrate de Shinzo Abe, probable futur Premier ministre, qui souhaite voir redémarrer des réacteurs nucléaires malgré le traumatisme causé par l'accident de de mars 2011.

Selon des sondages de la télévision publique NHK à la sortie des bureaux de vote qui ont fermé à 20h00 locale (11h00 GMT), le PLD a emporté 275 à 310 des 480 sièges en jeux lors de ces élections auxquelles participaient une douzaine de partis.

Les grandes télévisions privées ont fourni des estimations comparables.

Cette formation, qui a dirigé le Japon quasiment sans interruption de la fin des années 1950 à 2009, signe ainsi un retour fracassant a la faveur de cette élection anticipée convoqué en novembre par le Premier ministre Yoshihiko Noda après avoir été mis en minorité.

Le Premier ministre Yoshihiko Noda dans un bureau de vote de Funabashi, près de Tokyo, lors des législatives japonaises, le 16 décembre 2012 [Tadayuki Yoshikawa / AFP]
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Le Premier ministre Yoshihiko Noda dans un bureau de vote de Funabashi, près de Tokyo, lors des législatives japonaises, le 16 décembre 2012
 

Le PLD pourrait même décrocher la majorité qualifiée des deux-tiers avec son allié centriste du Nouveau Komeito (27 à 35 sièges) ce qui faciliterait la tâche de la future coalition pour gouverner face à un Sénat sans majorité claire.

Le Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre gauche) de M. Noda tombe en revanche aussi bas qu'il était monté haut en 2009: il n'obtiendrait que 55 à 77 sièges contre les 308 récoltés lors de sa victoire historique d'il y a trois ans selon la NHK.

Connu comme un "faucon" en politique étrangère et ancien Premier ministre (2006-2007), M. Abe s'est voulu prudent dans ses engagements et les Japonais, lassés de l'instabilité chronique (six Premiers ministres en six ans), ont surtout adressé un "carton rouge" au PDJ pour son alternance ratée sans voter avec enthousiasme pour le PLD.

A 19h30 locales, la participation dimanche n'avait atteint que 45,42%, soit 7,58 points de moins qu'il y a trois ans à la même heure, d'après le gouvernement. Les électeurs ont en outre été moins nombreux à voter par anticipation qu'en 2009.

"Je ne suis pas d'accord sur tout avec le PLD, mais au moins c'est un parti expérimenté", a expliqué à l'AFP Yoichi Ono, un électeur de 82 ans.

Le chef du Parti libéral démocrate Shinzo Abe en campagne à Matsudo, près de Tokyo, avant les législatives japonaises, le 15 décembre 2012 [Yoshikazu Tsuno / AFP]
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Le chef du Parti libéral démocrate Shinzo Abe en campagne à Matsudo, près de Tokyo, avant les législatives japonaises, le 15 décembre 2012
 

Plus de 100 millions de Japonais étaient appelé à élire 480 députés, qui à leur tour choisiront le nouveau Premier ministre d'une nation vieillissante, en récession économique et .

Face à une Chine en plein boom qui conteste au Japon la souveraineté sur des îles de mer de Chine orientale, les conservateurs ont accusé de mollesse les dirigeants du PDJ et promis plus de fermeté, ainsi qu'un renforcement de l'alliance avec les Etats-Unis.

Avant même la victoire annoncée de Shinzo Abe, l'agence officielle Chine nouvelle a dit s'inquiéter de "messages troublants" de formations plaidant pour l'intransigeance à l'égard de Pékin.

"Ces politiques, si elles étaient mises en oeuvre, dégraderaient davantage les relations du Japon avec ses voisins et aiguiseraient les risques politiques et militaires dans la région", a-t-elle averti.

Le PLD prévoit par ailleurs des budgets de relance pour doper la troisième puissance économique mondiale et une pression accrue sur la Banque du Japon pour qu'elle ouvre les vannes.

"Il est temps de mettre fin à la confusion et au marasme de trois ans et trois mois", a souligné M. Abe samedi.

Il aura fallu moins d'une législature pour que le PDJ, certes desservi par une conjoncture économique mondiale difficile et la triple tragédie de mars 2011 (séisme, tsunami et accident de Fukushima), s'effondre.

Oubliant une dette colossale (plus de 200% du PIB) il avait été élu sur de généreuses promesses sociales et économiques mais beaucoup ont été abandonnées.

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