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Le patron de l'UNRWA appelle les Palestiniens à rester en dehors du conflit syrien

Le patron de l'UNRWA Filippo Grandi, le 6 décembre 2012  lors d'une interview à l'AFP, à Damas, en Syrie [Joseph Eid / AFP] Le patron de l'UNRWA Filippo Grandi, le 6 décembre 2012 lors d'une interview à l'AFP, à Damas, en Syrie [Joseph Eid / AFP]

Le patron de l'UNRWA Filippo Grandi a appelé les réfugiés palestiniens en Syrie, dont certains ont pris part aux combats entre rebelles et soldats, à ne pas s'impliquer dans le conflit qui déchire le pays depuis 20 mois, dans un entretien à l'AFP.

"Les Palestiniens doivent rester neutres et toutes les parties doivent respecter cela. Personne ne doit les impliquer dans la crise", a déclaré jeudi le commissaire général de l'Office de l'ONU de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine.

Selon des militants, des membres du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) combattent au côté des troupes du régime de Bachar al-Assad tandis que des membres du Hamas ont rejoint les rangs rebelles à Damas et dans sa région.

Autrefois allié du pouvoir à Damas qui l'hébergeait, le Hamas est en brouille avec le régime Assad qui réprime depuis 20 mois une révolte portée notamment par les Frères musulmans dont est issu le mouvement islamiste palestinien.

M. Grandi a rencontré mercredi et jeudi à Damas plusieurs responsables dont le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem qui avait appelé les Palestiniens à rester éloignés des "terroristes", terme par lequel le régime désigne les rebelles.

"Les dirigeants (syriens) se sont engagés à ne pas avoir recours aux groupes armés (palestiniens) et nous serons vigilants à cet égard", a-t-il dit.

M. Grandi, qui a aussi visité le camp de réfugiés de Yarmouk dans le sud de Damas, a affirmé: "Il n'y a pas de combat et les Palestiniens ne sont pas visés en tant que tels". Mais le bruit des bombardements est permanent.

La bataille qui fait rage dans les quartiers alentour se rapproche du camp. De fait, plusieurs personnes ont été tuées par des obus tombés dans le camp, les combats entre rebelles et soldats se concentrant désormais à Damas et dans sa périphérie, notamment sud.

"Chaque jour, des Palestiniens sont tués en Syrie", a affirmé M. Grandi, se refusant à fournir un bilan précis. "L'émissaire international Lakhdar Brahimi a évoqué des centaines de morts", a-t-il dit.

450.000 Palestiniens ont besoin d'aide

A Yarmouk, qui abrite 150.000 réfugiés, "j'ai assisté à un cours. Nous ne nous entendions pas à cause des bombardements, mais les élèves répondaient aux questions de leur professeur", a raconté le responsable de l'ONU.

A cause des violences, "600 déplacés, en majorité des Syriens, vivent dans une école du camp. Ils viennent des quartiers voisins de Tadamoun et de Hajar al-Aswad", selon lui.

Selon les chiffres de l'UNRWA, quelque 520.000 Palestiniens vivent en Syrie, dont 400.000 dans Damas et sa région. L'Agence accueille 66.000 enfants dans des écoles en Syrie et 70% de ces établissements fonctionnent.

A travers la Syrie, "quelque 90.000 familles, soit environ 450.000 personnes ont réclamé une aide d'urgence (en novembre), cela signifie que 80% des Palestiniens en Syrie ont besoin d'aide", a dit M. Grandi. En octobre, 60.000 familles avaient demandé une aide.

"Il y a une grave crise humanitaire et les besoins s'accroissent en nourriture, en médicaments et en carburant pour le chauffage à l'approche de l'hiver", a-t-il noté.

Appelant à "ne pas oublier les Palestiniens", il a estimé que "la communauté internationale, incapable de prendre une décision commune et de résoudre politiquement la crise en Syrie, doit au moins fournir des fonds".

Après la décision des Nations unies de retirer leur personnel international "non essentiel", M. Grandi a estimé que "l'ONU peut et doit rester en Syrie".

Et ce, en dépit de la "confiscation de convois d'aide par des groupes qui échappent à tout contrôle, comme on l'a vu en Somalie ou en Afghanistan", et la mort de cinq membres de l'UNRWA tués dans les violences en Syrie.

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