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Grande-Bretagne: la famille de Malala, émue du "miracle" de son rétablissement

La jeune pakistanaise Malala Yousafzai entourée de son père et ses frères, le 26 octobre 2012 dans un hôpital de Birmingham au Royaume-Uni [ / Queen Elizabeth Hospital/AFP] La jeune pakistanaise Malala Yousafzai entourée de son père et ses frères, le 26 octobre 2012 dans un hôpital de Birmingham au Royaume-Uni [ / Queen Elizabeth Hospital/AFP]

La famille de , qui s'est rendue à Birmingham au chevet de l'adolescente blessée par les talibans, s'est réjouie vendredi du "miracle" de son rétablissement, se félicitant aussi de l'indignation suscitée par son agression au Pakistan, un "tournant" pour ce pays.

"Quand nous l'avons vue hier soir, nous avons pleuré de joie", a raconté, très ému, le père de Malala, qui n'avait pas revu sa fille depuis son transfert le 15 octobre au Queen Elizabeth Hospital de Birmingham, établissement du centre de l'Angleterre spécialisé dans le traitement des blessures de guerre.

Arrivé la veille du Pakistan avec sa femme et ses deux jeunes fils de de 8 et 12 ans, le père de Malala, un enseignant connu pour être aussi un anti-taliban, a rendu visite à Malala dès jeudi soir.

Son état "s'améliore à une vitesse encourageante" et "pour nous, c'est un miracle", a-t-il souligné, se souvenant, la voix brisée, que juste après l'agression de sa fille, il avait dit à son beau-frère qu'il fallait se "préparer à organiser des funérailles".

Malala, 15 ans, a été très grièvement blessée par balles le 9 octobre au Pakistan par des hommes armés qui ont stoppé le bus scolaire dans lequel elle circulait, une attaque revendiquée par les insurgés du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), allié au réseau Al-Qaïda.

Ses agresseurs, qui l'ont prise pour cible en raison de "son rôle de pionnière" dans la défense de l'éducation des jeunes filles, lui ont tiré une balle dans la tête et une dans l'épaule. Son état dans les jours qui ont suivi avait fait craindre le pire.

Mais il y a une semaine, elle a réussi à se tenir debout pour la première fois. Selon ses médecins, elle arrive désormais à parler, à se déplacer avec un peu d'aide et se nourrit bien. Sa mémoire à court et long terme semble aussi bien fonctionner.

"Elle est dans une phase de récupération, à la fois physique et psychologique", a expliqué le Dr David Rosser, qui la suit. "Elle est très fatiguée, mais elle a réussi à faire un grand sourire" à ses proches.

La jeune fille devra subir ensuite une chirurgie réparatrice au niveau de la boîte crânienne, "mais pas avant plusieurs semaines", selon le Dr Rosser qui pense que Malala "devrait probablement pouvoir récupérer pleinement".

"Nous sommes très heureux. Elle reçoit le bon traitement, au bon endroit, au bon moment", a souligné son père, remerciant l'équipe médicale.

"Les gens qui l'ont attaquée voulaient la tuer", mais "elle se relèvera", a-t-il dit.

L'attentat contre Malala a soulevé une vague d'émotion au Pakistan où ont été organisées de nombreuses prières et manifestations, et fait ressurgir un fort sentiment anti-taliban dans plusieurs régions. Les condamnations se sont aussi multipliées à l'étranger.

"Quand elle est tombée, le Pakistan s'est levé et le monde entier aussi. Cela a été un tournant", a estimé Ziauddin Yousafzai. "Malala n'est pas seulement ma fille, c'est la soeur de tout le monde".

Première récipiendaire du prix national pour la paix créé l'an dernier par le Pakistan, Malala s'était fait connaître dès l'âge de 11 ans en dénonçant sur un blog de la BBC les violences commises par les fondamentalistes talibans dans son pays.

Des milliers de messages de soutien, en provenance du monde entier, ont été postés à son intention sur le site de l'hôpital qui a aussi dû créer un fonds spécial pour recueillir tous les dons faits à son intention.

Un livre d'or a également été ouvert à la mairie de Birmingham, ville qui compte une communauté pakistanaise d'environ 100.000 personnes, soit un dixième de sa population.

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