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Ahmadinejad accuse Israël "d'intimider" son pays

Mahmoud Ahmadinejad le 26 septembre 2012.[SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Le président Mahmoud Ahmadinejad a répondu hier, à l’ONU, aux menaces israéliennes de frapper ses sites nucléaires. Pour l’Etat hébreu, une telle attaque ne serait pas sans risque.

L’attaque comme arme de défense. Hier devant l’Assemblée générale de l’ONU, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, dans un discours boycotté par la délégation américaine, a accusé les Occidentaux et Israël de chercher à «intimider» son pays. Voir la vidéo.

Et ce, dans un contexte plus tendu que jamais : le Premier ministre israélien menace de frapper les sites nucléaires de son ennemi, soupçonné de développer l’arme atomique sous couvert d’un programme civil.

Devant l’ONU, Benyamin Netanyahou devrait aujourd’hui insister sur le fait qu’il s’agit, pour son pays, d’une question vitale. Mais pour beaucoup, une attaque comporte de nombreux risques ; l’Etat hébreu a au moins cinq raisons de ne pas passer à l’action.

 

 Une «3e guerre mondiale»

Certains se risquent à dire qu’une frappe chirurgicale d’Israël sur un site d’enrichissement d’uranium pourrait ne pas entraîner de réactions en chaîne. Mais rien ne permet de l’assurer. Le général iranien Amir Ali Hajizadeh, des gardiens de la révolution (l’armée d’élite), a prévenu que l’attaque déclencherait «une 3e guerre mondiale».

L’Etat hébreu s’exposerait par exemple aux roquettes du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais, voire du régime syrien. A cela s’ajoute le risque de choc pétrolier, Téhéran ayant menacé de bloquer le détroit d’Ormuz, par où transite le tiers du trafic maritime pétrolier mondial. Une explosion du prix du pétrole pénaliserait l’économie mondiale.

 

 Une frappe ne suffirait pas

Le chef d’état-major de l’armée américaine, le général Martin Dempsey, l’affirmait le mois dernier : Israël peut retarder, mais pas détruire le projet nucléaire iranien. Les sites sont disséminés et l’un des principaux, Fordo, enfoui à l’abri d’une frappe militaire. De plus, loin de résoudre le problème, «cela encouragera l’Iran à se doter de la bombe atomique», estime Thierry Coville, chercheur à l’Iris.

Le régime, toujours en place, n’aura qu’à reconstruire, alors que la population, elle, risque de payer un lourd tribut, étant donné les risques de radioactivité en cas de destruction d’un site nucléaire. Pour l’expert, «cela entraînerait une véritable catastrophe humanitaire».

 

 Les Etats-Unis ne suivent pas

Malgré la pression incessante exercée par Netanyahou sur Barack Obama, le président américain s’est montré ferme, dimanche dernier : «Quand il s’agit de décisions concernant notre sécurité nationale, la seule pression à laquelle je réagis, c’est celle qui consiste à faire ce qui est bon pour le peuple américain».

Avant lui, Martin Dempsey, chef d’état-major, avait dit ne pas vouloir «être complice» si Israël attaquait. Les Etats-Unis savent que Téhéran serait prêt à attaquer leurs bases dans la région, à Bahreïn, au Qatar et en Afghanistan.

 

 Israël est divisé

L’idée d’une frappe préventive est loin de faire l’unanimité au sommet de l’Etat hébreu. Certains poids lourds comme le vice-Premier ministre Dan Méridor, des généraux ou des ex-chefs du renseignement ont mis en garde contre les conséquences d’un tel acte.

Le mois dernier, le président Shimon Peres a lui-même reconnu être opposé à une attaque sans le soutien explicite des Etats-Unis.

 

 La diplomatie d’abord

Comme le rappelle Thierry Coville, «il n’y a aucune preuve concrète que l’Iran cherche à se doter de la bombe atomique». Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Benny Gantz, a admis en avril que l’Iran n’avait pas encore décidé de passer à la production d’armes nucléaires car ses dirigeants sont «des gens très rationnels.»

L’Iran, sous le coup de sanctions qui affaiblissent son économie doit reprendre ses négociations avec l’AIEA à la mi-octobre. D’ici là, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé lundi les dirigeants à «baisser la voix (…) au lieu de faire monter la température.» 

 

La botte secrète d’Israël

L’information est tombée ce mois-ci dans la presse britannique. D’après le Sunday Times, l’armée israélienne songerait à utiliser des bombes à impulsion électromagnétique (IEM). Cette arme lancée au-dessus de l’Iran pourrait, grâce à une onde de choc puissante, paralyser les réseaux de transports et de communication du régime islamique et mettre un terme à son programme nucléaire, sans souffle ni radiation au sol.

Une arme qui affecterait toute la société iranienne. Le potentiel destructeur des IEM a été constaté dans les années 1950 et 1960, comme effet secondaire d’explosions nucléaires à haute altitude.

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