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Hollande exhorte à une action "urgente" en Syrie et au Sahel

Le président français François Hollande le 25 septembre 2012 au siège de l'ONU à New York [Emmanuel Dunand / AFP] Le président français François Hollande le 25 septembre 2012 au siège de l'ONU à New York [Emmanuel Dunand / AFP]

Le président français François Hollande a appelé solennellement mardi à une action "urgente" de la communauté internationale pour tenter de dénouer les crises au Sahel et en Syrie, lors de sa première intervention à la tribune des Nations Unies.

"Nous avons le devoir d'agir, d'agir ensemble et d'agir vite, car il y a urgence" sur ces deux sujets, a-t-il lancé, appelant ses pairs à soutenir une résolution du Conseil de sécurité "pour permettre au Mali de retrouver son intégrité territoriale" tandis que l'ONU doit aussi, selon lui, "protéger les zones libérées" par la rébellion en Syrie. Barack Obama avertit l'Iran.

"La première des urgences s'appelle la Syrie", a insisté le président français, en critiquant l"impuissance de la communauté internationale. "Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que l'ONU réagisse ? Combien de morts faudra-t-il attendre, comment admettre plus longtemps la paralysie de l'ONU ?", a-t-il lancé. Voir la vidéo.

La France s'engage à "reconnaître le gouvernement provisoire, représentatif de la nouvelle Syrie libre, lorsqu'il sera formé", a répété le chef de l'Etat, avant de demander aux Nations Unies d'accorder "dès maintenant au peuple syrien tout le soutien qu'il nous demande" en protégeant "les zones libérées" et "en assurant une aide humanitaire pour les réfugiés".

Le président français s'est cependant abstenu de préciser les contours pratiques d'une telle initiative.

Il a également fustigé l'ingérence "inacceptable de l'Iran en Syrie", lors d'une conférence de presse dans la foulée.

"Nous avons tous les éléments de preuve que l'Iran intervient par des moyens humains et matériels en Syrie et c'est inacceptable", a déclaré M. Hollande sans plus de précisions.

Le nord Mali, situation "inacceptable"

Mais si la France ne se fait guère d'illusions sur la possibilité de surmonter le blocage russe et chinois du Conseil de sécurité sur la crise syrienne, elle nourrit l'espoir que la 67e Assemblée générale de l'ONU marquera un "tournant important" dans le dossier malien.

La situation au nord de ce pays occupé par des groupes armés islamistes est "insupportable, inadmissible, inacceptable", a dénoncé M. Hollande, qui a réaffirmé la disponibilité de Paris à soutenir les initiatives que prendront les Africains.

Le Mali a officiellement saisi le secrétaire général de l'ONU d'une demande d'autorisation pour une intervention militaire panafricaine visant à reconquérir le nord du pays.

Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, réunira mercredi en marge de l'Assemblée générale une conférence internationale sur le Sahel dont Paris revendique à demi-mot la paternité.

Le président français y prendra de nouveau la parole, manière de souligner l'importance qu'il attache à ce conflit alors que son homologue américain, qui s'exprimait avant lui devant l'ONU, n'a pas eu un mot pour le Mali ou le Sahel.

Et Paris a promis d'apporter un "soutien logistique" à cette future force africaine. Mais ce dossier est doublement sensible pour la France. Ancienne puissance coloniale du Mali, elle compte six otages détenus dans la région par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a menacé la semaine dernière de les exécuter en cas d'intervention militaire dans le nord du Mali.

"La nécessité de libérer nos otages ne doit pas passer par un renoncement à assurer l'intégrité du Mali", a déclaré M. Hollande en conférence de presse.

Dans la foulée du coup d'Etat militaire du 22 mars qui avait renversé le président malien Amadou Toumani Touré, tout le nord du pays était passé sous le contrôle de groupes islamistes armés qui multiplient depuis les exactions et imposent aux populations la charia dans toute sa rigueur.

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