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Entretiens tendus entre la Chine et le Japon

Des visiteurs au mémorial chinois de la guerre 1931-1945 contre le Japon, le 25 septembre 2012 à Chengdu [Mark Ralston / AFP] Des visiteurs au mémorial chinois de la guerre 1931-1945 contre le Japon, le 25 septembre 2012 à Chengdu [Mark Ralston / AFP]

La Chine, où ne retombe pas la colère après la nationalisation par le Japon d'un petit archipel disputé, a de nouveau accusé Tokyo de "violation flagrante de l'intégrité chinoise" lors d'une rencontre tendue entre les diplomates en chef des deux pays.

Yang Jiechi, ministre chinois des Affaires étrangères, et son homologue nippon Koichiro Gemba, se sont rencontrés mardi soir à l'ONU à New York pour évoquer la crise en mer de Chine orientale, ont indiqué des diplomates.

La forte irritation de Pékin est alimentée par le refus de Tokyo de revenir sur sa récente décision de nationaliser des îlots dans cette région maritime revendiquée par les deux géants asiatiques.

Le petit archipel au centre de la dispute territoriale est appelé par la Chine Diaoyu, tandis que le Japon le nomme Senkaku.

Les deux responsables ont réitéré les revendications de leurs pays respectifs sur ces îles contestées, ont précisé ces diplomates.

Les deux ministres se sont entretenus pendant une heure environ en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, a confirmé à l'AFP un responsable japonais.

Selon l'agence officielle chinoise Chine nouvelle, M. Gemba a insisté sur la volonté de Tokyo de nationaliser trois îles de l'archipel tandis que son homologue chinois réaffirmait qu'il s'agissait d'une "violation flagrante de l'intégrité territoriale de la Chine".

Selon l'agence japonaise Kyodo, le ministre japonais a invité la Chine à faire preuve de retenue et M. Gemba a également indiqué à des journalistes que l'ambiance de la rencontre avait été "sombre".

Cette rencontre fait suite à des entretiens au niveau ministériel à Pékin mardi qui n'avaient permis de faire aucun progrès apparent.

Mercredi, les constructeurs d'automobiles japonais Toyota et Nissan ont annoncé réduire leur production en Chine à cause des tensions sino-japonaises qui pèsent sur les achats de voitures nippones.

"Nos filiales en Chine ajustent leur production au regard de la demande", a expliqué un porte-parole de Toyota à l'AFP.

"Il y a un effet de la situation actuelle entre le Japon et la Chine sur nos ventes", a-t-il reconnu.

Toyota dispose de trois usines d'assemblage en Chine, qui montent quelque 800.000 véhicules par an. Le premier constructeur japonais entretient en outre un réseau de 860 concessionnaires à travers le pays.

Un porte-parole de Nissan a déclaré pour sa part qu'"au vu de la situation actuelle du marché et des vacances à venir en Chine, la production sera suspendue du 27 septembre au 7 octobre".

La semaine du 1er au 7 octobre est chômée en Chine dans le cadre des célébrations de l'anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine (communiste) le 1er octobre 1949.

Les usines devaient de toutes façons être stoppées la première semaine d'octobre, mais l'arrêt pour les derniers jours de septembre n'était, lui, pas prévu, et s'explique par la chute de la demande.

Nissan dispose de trois usines d'assemblage en Chine en partenariat avec un industriel local. Le groupe y a produit 1,198 million véhicules en 2011.

Au Japon, Shinzo Abe a par ailleurs été élu à la tête du Parti Libéral-Démocrate (PLD, droite), le principal parti d'opposition au Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche) du Premier ministre, Yoshihiko Noda.

Lui-même ancien chef du gouvernement (2006-2007) et considéré comme un "faucon" vis-à-vis des voisins asiatiques du Japon, M. Abe pourrait devenir de nouveau Premier ministre dans les mois qui viennent si son mouvement l'emporte, comme les sondages le prédisent pour l'instant, aux prochaines élections législatives anticipées.

La Bourse de Tokyo a terminé mercredi en forte baisse de 2,03% à cause des tensions sino-japonaises qui aggravent les inquiétudes des investisseurs.

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