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Le Mali demande à l'ONU une intervention militaire

Des troupes maliennes à Bamako le 22 septembre 2012. Des troupes maliennes à Bamako le 22 septembre 2012.[HABIBOU KOUYATE / AFP]

 Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a annoncé lundi à New York que Bamako avait officiellement demandé une intervention militaire internationale dans le nord du Mali contrôlé par des groupes islamistes.

Le président malien Dioncounda Traoré et son Premier ministre Cheikh Modibo Diarra ont demandé, dans une lettre au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, une résolution du Conseil de sécurité autorisant "l'intervention d'une force militaire internationale afin d'aider l'armée malienne à reconquérir les régions du Nord occupées", a déclaré M. Fabius devant la presse.

Selon le chef de la diplomatie française, "le gouvernement du Mali souhaite la présence immédiate de cette force" et a saisi l'ONU "dans des conditions très claires et précises".

Une réunion à haut niveau sur le Sahel doit se tenir mercredi en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York et étudiera la demande du Mali. "Nous espérons que la décision sera prise rapidement", a indiqué M. Fabius.

Laurent Fabius a cependant précisé qu'il n'était pas exact que des forces spéciales françaises seraient déjà présentes au Mali, comme l'avait suggéré la presse. "Nous n'avons pas du tout l'intention d'avoir des troupes au sol", a-t-il souligné.

"La France est un facilitateur", a-t-il ajouté, assurant "qu'il n'est pas question de se substituer à quiconque mais d'aider à ce que le Mali recouvre son intégrité".
 

"Nous avons déjà pris pas mal de contacts avec nos collègues du Conseil de sécurité, en particulier les Russes, les Chinois, pour leur exposer ce qui est en cause et les convaincre de la nécessité d'intervenir", a déclaré M. Fabius, espérant qu'une décision serait "prise rapidement".

Le chef de la diplomatie française a également indiqué que la France "est en ligne de mire" des groupes islamistes qui opèrent dans le Sahel.

 "Nous sommes très attentifs à la fois en Afrique en général et sur le territoire français", a ajouté le ministre, soulignant que "d'une façon générale l'ensemble des pays démocratiques est menacé par ce genre d'organisation" terroriste.

 Six otages français sont retenus au Sahel et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a menacé la semaine dernière de tuer ces prisonniers en cas d'intervention dans le nord du Mali, occupé par des groupes islamistes.

Bamako et la Cédéao peaufinent un plan de déploiement d'une force 

Bamako et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont fait taire leurs divergences et ont peaufiné lundi les modalités du déploiement d'une force africaine au Mali pour combattre "en appui des soldats maliens" les islamistes armés qui tiennent le nord du pays.

Principal point de l'accord, "les troupes de la Cédéao appuieront les troupes maliennes" dans "les opérations sur le terrain au nord" du pays.

"Tout s'est accéléré ces derniers jours parce que nous voulons tout faire pour qu'un plan clair soit présenté le 26 septembre (mercredi à l'ONU) à New York", a expliqué une source à la présidence malienne.

La France, qui promet depuis des mois son "appui logistique" à une telle intervention, a salué cet "accord" comme une "étape importante."Je pense qu'on va dans le bon sens. Pour la première fois il y a une espérance qui se lève", a estimé M. Fabius.
  
Cette intervention suscite l'opposition et les pays africains prêts à y contribuer ne sont pas nombreux. Sénégal, Mauritanie et Ghana ont déclaré forfait. La Côte d'Ivoire, le Nigeria et le Burkina Faso pourraient y participer.

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